Werkstuk: Algerije
ALGERIJE
Provincie: Beja?a
B?ja?a est un verset de l'histoire musulmane de l'Alg?rie. La dynastie des Beni-Hammad qui fonda en 1007 dans le Hodna, la kala? ? proximit? de l'ancienne Saldae romaine, la ciselant comme une enluminure et l'enrichissant de somptuosit?s orientales d'un supr?me raffinement, prit en main en 1067 l'ancien site ph?nicien situ? au d?bouch? de la Soummam au bas du Djebel Gouraya et lui donna le nom de son ?mir En-Naser auquel succ?da EI-Mansour qui en fit la seconde capitale hammadite. En Nasseriya illumina alors le royaume de l'aura culturelle de son universit?, et de ses ?minents savants et th?ologiens.
D?fruite par Abdelmoumen en 1152 apr?s la d?faite de l'Emir Yahia, elle est reconstruite par les Hafsides et connut de nouveau le rayonnement qui lui valut d’?tre assi?g?e et prise en 1509 par la flotte espagnole de Pedro Navarro chass?e en 1555.
L'occupation de la ville par les troupes fran?aises (1833) fut ?prement combattue par une population visc?ralement attach?e ? l'Islam, et, c'est tout naturellement que le Soummam accueillit plus d'un si?cle plus tard, durant la guerre de lib?ration nationale, le premier congr?s du Front de Lib?ration Nationale, le 20 ao?t 1956 ? Ifri, restant ainsi dans les annales de la R?volution, un haut lieu de r?sistance et de patriotisme.
Dress?e sur sa baie large prot?g?e par Gouraya et illumin?e par le puissant phare du Cap Carbon (? 200m d'altitude) B?ja?a est aujourd'hui un centre universitaire et un grand port p?trolier avec sa raffinerie au terminal de l'ol?oduc de Hassi Messaoud.
Provincie: Tlemcen
Tour ? tour Tilimsan berb?re ("les sources"), Pomaria romaine ("les vergers"), Agadir idrisside et Tagrart au XIe si?cle, elle est d?finitivement Tlemcen, lorsque les Mour?bitine, puis les Mouahhidine en font le r?ceptacle de l’?l?gance architecturale de l'Andalousie et le foyer des sciences th?ologiques et universelles sur lequel transcende la grande figure de Abou-Medi?ne. La perle du Maghreb est la fine capitale des Zianides de Yaghmoracen au 13e si?cle Elle brasse le commerce de l'Est et de l'Ouest, contr?le la route de l'or et cultive l'art sous toutes ses formes. En 1299, le m?rinide Abou Yacoub l'assi?ge et construit ? ses cot?s la ville de Mansourah, dont il ne reste aujourd'hui que le minaret de 38 m?tres de haut d'une superbe mosqu?e. Au 16e si?cle, Tlemcen est une place forte ottomane. Elle est prise en 1836 par les troupes fran?aises de Clauzel que l'Emir Abdelkader chasse en 1837 pour cinq ans. A l'instar de Constantine, Tlemcen entretint vivace, durant la p?riode de l'occupation, la flamme patriotique, cultivant les fondements de la personnalit? nationale, p?rennisant des oeuvres de philosophes, d'historiens et de po?tes comme El-Maqari, Ettilimsani, lbn M?a?b, connus pour leur vaste ?rudition.
A c?t? de la vieille ville survol?e par les 37 minarets de mosqu?es renomm?es parmi lesquelles celles de Sidi Bel Hassan, de Sidi Boumediene et celles de la p?riode des Idrissides d'Agadir et des Mourabitine (Djema? El Kebir) tr?nent les ruines de Mansourah (enceinte et koubbas). Toujours ? l'avant-garde des lettres et des arts, Tlemcen est aujourd'hui un centre universitaire, une ville industrielle (ses usines de textiles, sa tapisserie et son artisanat sont r?put?s), et un berceau de l'agriculture. Mohamed Dib, romancier de grande sensibilit? en fit l'h?ro?ne de sa c?l?bre trilogie: La grande maison, le m?tier ? tisser et l'incendie.
Provincie: Alger
Capital administrative, ?conomique et culturelle et fen?tre de l'Afrique sur l'Europe, Alger est une ville aux activit?s industrielles, agricoles, commerciales et financi?res multiples.
El-Acima, comme l'appellent les Alg?riens avec la fiert? que leur inspire toute une symbolique nourrie de la guerre de lib?ration, El-Bahdja comme la chantent ses artistes insatiables de la lumi?re crue qui l'inonde, au bord de cette mer M?diterran?e toujours estivale, Alger est une couronne sertie de constructions modernes hardies, d'enceintes inexpugnables et de palais ?l?gants, de forts orgueilleux et de mosqu?es immacul?es, le tout pos? sur une baie que l'on compare souvent ? celle de Rio de Janeiro.
Sur la ville de Sidi-Abdelrahmane Etta?lbi, veille aujourd'hui Maqqam Ech Chahid, le sanctuaire des Martyrs, qui surplombe du haut de ses palmes stylis?es, les ?tages de la colline descendant par degr?s ? la rencontre de la Darse, ce port dont on a dit qu'il ?tait G?ne ou Naples du Maghreb et dans le creuset duquel se forgea l'histoire de la cit?.
C'est dans la mer, en effet, qu'Alger fraya la voie de son destin, d'abord avec les Ph?niciens, ces infatigables navigateurs commer?ant; puis avec les Romains qui l'appel?rent Icosium et en firent un comptoir actif.
Bologuin Ibn Ziri, son fondateur, sous sa forme d?finitive lui donna en 960 le nom d'El-Djaza?r en rapport avec les ?les qui affleurent dans sa baie. l'Etat des Mourabitine et l'Etat Zianide la conquirent tour ? tour sans pour autant lui donner le lustre auquel elle pr?tendait. Les Mouahhidine lui ouvrirent plus volontiers les portes de l'accomplissement en la dotant des pouvoirs qui lui firent attirer, sur la route de l'or du Soudan, la fortune tant d?sir?e.
En deux si?cle (15eme et 16eme) elle devint le carrefour du commerce du Machrek et du Maghreb accueillant les marchands et les artisans de Syrie, les savants et les artistes andalous d'Espagne, les juifs chass?e d'Europe, les flottes de Venise de Florence et les banquiers de toutes nationalit?s, dans ce qui allait ?tre sous peu avec Kheireddine, vainqueur des Espagnols, la clef des routes de la M?diterran?e et la puissante capital de l'Etat moderne alg?rien.
L'?conomie y prosp?re; tout ou presque s'y fabrique (navires, armes, etc...). Un style y na?t portant la marque du petit peuple qui signe les beaux palais de l'Odjaq (Dar Mustapha Pacha, Dar Hassan Pacha, Dar Aziz), les mosqu?es de Ketchoua, de Bitchin, de Sidi Abderrahmane, les grandes portes de l'enceinte de Bab-El-Oued ? Bab Dzira en passant par Bab-El-Djedid et Bab-Azzoun qui entourent une Casbah comptant d?j? pr?s de 100.000 habitants.
Lorsque les Fran?ais y entr?rent par Sidi-Fredj en 1830, ils en firent un ghetto encercl? de casernes et de maisons d'arr?t, d?truisant des tr?sors d'architecture pour frayer sur le front de mer une estrade destin?e aux ?difices de la colonisation d'un style fade et sans attrait.
R?appropri?e apr?s sept ann?e de guerre, et 130 ann?es d'occupation et de r?sistance Alger est aujourd'hui une ville bruissante de jeunesse o? l’architecture futuriste du Centre des Arts rivalise avec celle de la coupole du Complexe Olympique du 5 juillet (Mohamed Boudiaf actuellement), o? la silhouette de l'h?tel Aurassi domine la meditarran?, o? les parcs des loisirs de Ba?nem, de Ben-Aknoun, du Caroubier et de la Victoire disputent la notori?t? au v?n?rable Jardin d'Essai, o? les ?changeurs de l'autoroute de l'Est tissent une g?om?trie variable d?fiant les lignes cubiques des maisons qui ont inspir? Pouillon et le Corbusier.
De nouvelles places, des souterrains, des centres commerciaux, des buildings, des t?l?ph?riques sont n?s ou sont en constructions, r?am?nageant le tissu urbain d?bord? par la croissance rapide de l'?conomie et de la population. Le centre de la ville se d?place progressivement et s'ordonnera, dans les prochaines ann?es, autour d'un grand ensemble qui regroupera au Hamma, le Palais des Congr?s, la Biblioth?que Nationale et le Palais de l'Assembl?e Nationale, point de d?part d'une ceinture qui reliera la place du 1er Mai ? l'a?roport international Houari Boum?di?ne et contournera la capitale.
Les hauteurs de la ville, embusqu?es dans les orangers, les palmiers et les pins d'eucalyptus, sentent toujours le jasmin, fleur de la cit?; de Bouzar?ah ? Kouba, en passant par El-Biar, Hydra, les Sources, la vue est imprenable sur la f?erie blanche qui a d?sormais pour noms Ben-M'Hidi et Didouche, Zighout et Ben-Boula?d, Abane et la Pointe, Benbouali et Ga?d, Amirouche et Debbih et tant d'autres martyrs de la R?volution.
Provincie: Annaba
Qui dit Annaba, la ville du jujubier, dit la Seybouse, l'Edough et la vaste plaine qui s'?tale ? perte de vue ? ses pieds. Oued, massif et surfaces fertiles conf?rent au site de la ville sa dimension trilogique, certainement celle qui attira tr?s t?t les Ph?niciens sur les lieux o? ils ?difi?rent leur premier comptoir au XIe si?cle avant J.C., suivis plus tard par les Romains qui annex?rent, apr?s la d?faite de Jugurtha, l'Hippone numide, devenue sous la direction de Saint-Augustin, le si?ge de l'?piscopat de la Rome chr?tienne.
Apr?s le passage des Byzantins et des Vandales, Annaba connut l'av?nement de l’islam durant lequel elle s'?panouit. Au 16e si?cle, elle se d?veloppa avec Kheirreddine qui en fit en 1533 une des places fortes du nouvel Etat alg?rien. Apr?s l'occupation fran?aise constamment combattue ? partir de l'Edough, la cit? abandonne son nom d'emprunt de B?ne pour reprendre son nom de bapt?me, et se m?tamorphose compl?tement, par?e des deux joyaux de l'industrie sid?rurgique et p?trochimique nationale: le complexe de fonte et d'acier d'EI-Hadjar et le complexe d'engrais phosphat?s, plac?s en amont et en aval des mines de l'Ouenza et du port, grande porte sur la M?diterran?e. Sa jeune universit?, son cours de la R?volution tr?s embelli, son h?tel international, le Seybouse, t?moignent aussi de son expansion et de sa modernisation. Son pass? est, quant ? lui, rappel? par les ruines d'Hippone, les thermes de Septi?me S?v?re, la citerne d'Hadrien, la mosqu?e de Sidi Bou-Merouan (Xle si?cle) et la basilique moderne de St Augus-tin (XIXe si?cle).
Aujourd'hui, Annaba, accoud?e ? sa vaste plaine d'orangeraies, s'impose, dans son d?cor bord? par la pointe de Ras-EI-Haddid et le Cap Rosa, comme un port ? vocation m?diterran?enne, d?sormais lieu de rencontre des jeunesses de ce lac promis ? la paix sur lequel se penche, du haut de ses 900 m, cet incomparable S?ra?di, le Cap de Garde, le port de Ch?ta?bi, et toute la c?te qui joint sur 100 Km EI-Kala ? Tunis.
Provincie: Gu?lma
Malaka, aux temps les plus recul?s de l'histoire, site punique important, puis Kalama sous l'occupation romaine, Guelma est r?put?e pour sa position strat?gique, ses ressources agricoles et thermales. St Augustin et Donatus en ont ?voqu? la prosp?rit?. D'autres personnages illustres ont rapport? les batailles que Jugurtha y livra en 109 avant J.C aux troupes romaines. On peut encore constater, au th??tre de 5.000 places construit au 2e si?cle avant J.C, et a la forteresse byzantine, les magnifiques vestiges de cette p?riode florissante. A l’?poque des Mouahhioine, Guelma fut marqu?e par la figure prestigieuse de Aboul Kassem Ahderrahmane El-Guelmi, dignitaire de l'Etat et proche de Abdelmoumen.
Fortement endommag?e par les trou pes coloniales fran?aises en septembre 1836, Guelma r?sista vaillamment a l'occupation et inscrivit, le 8 mai 1945, son nom dans le long martyrologe du peuple alg?rien, bravant la force brutale du colonialisme pour clamer l'aspiration de la Nation ? la libert?, au moment o? les puissances victorieuses du nazisme, avec le concours des colonies, la c?l?braient dans l'insouciance des int?r?ts des peuples du Tiers Monde.
Aujourd’hui, toute orient?e vers le d?veloppement ?conomique et socioculturel, Guelma renoue avec ses ambitions et son rayonnement. Dot?e de plusieurs entreprises industrielles d'envergure nationale, elle joue un r?le important sur l'axe Skikda-Annaba-Constantine.
Provincie: Constantine
Le bonheur de Constantine aurait ?t? complet Si du haut de ses balcons, au lieu de regarder l'horizon ferm? du Djebbel Chettaba, elle avait contempl? le grand large de la mer. A d?faut de cela, elle plane dans les airs ? 1.500m entre Djebel EI-Ouach et la vall?e du Hamma comme une Olympe tout juste retenue ? son socle d’airain par des ponts aux noms de saints (Sidi-M'cid, Sidi-Rached) qui r?unissent le Rocher aux plateaux do Coudiat et du Mansourah par-dessus des canons profond?ment creus?s par le Rhummel. Jeune et historique, bouillonnante de vie et asc?te, telle appara?t au visiteur cette ville o? tout est singulier, du site qui tient de l'acropole et du nid d'aigle a sa passion pour la culture et la science symbolis?e par de grandes figures intellectuelles comme Ahmed Bey, Abdelhamid Ben-Badis, R?dha Houhou, kateb Yacine et Malek Haddad.
Constantine se meut d'abord dans l'histoire comme dans son ?l?ment naturel, Elle a travers? toutes les ?poques Dans la position d'une capitale. Dans la Numidie libre, elle fut la Cirta de Syphax, Massinissa, Micipsa et Jugurtha. Durant l'occupation romaine, elle fut le grenier ? bl? de Rome contre laquelle elle se r?volta en 311 au prix de sa destruction par l'empereur Maxence. Reconstruite par l'empereur Constantin qui lui donna son nom, puis occup?e par les vandales de Genseric, elle resurgit sous la forme d'un puissant vecteur de la civilisation arabo-islamique, apr?s une br?ve pr?sence byzantine.
Fid?le ? sa renomm?e, elle est la cit? de la convivialit? et de l'esprit avec les Fatimides, les Zirides, les Mouahidine et les Hafsides. L’av?nement de l'Etat alg?rien moderne au 15e si?cle la propulse do nouveau au rang de capitale du beylick de l'Est. De cette p?riode, Constantine garde le souvenir de deux grands personnages qui font partie do sa l?gende: Salah Bey le souverain moderniste, et Ahmed Bey, le r?sistant. Du premier, elle a conserv? l'image d'un homme proche du peuple, du second, le plus beau palais du Maghreb construit en 1825, mais surtout la bravoure avec laquelle il combattit l’exp?dition fran?aise de Clauzel en 1836, apr?s avoir pr?serv? toute la r?gion de l’occupation coloniale sept ann?es apr?s l’entr?e du Duc de Bourmont ? Alger. L'attachement de cette cit? ? sa personnalit? arabo-islamique, repr?sent?e par l'animateur de l'Islah musulman, Abdelhamid Benbadis, fondateur de l'Association des Oul?mas Alg?riens, a fait ?chec ? toutes les politiques d'agression culturelle et d’assimilation pr?conis?es par la colonisation. Plaque tournante de la lutte de lib?ration dans le Nord-Est du pays, Constantine fut de 1954 a 1962 le th??tre d'?v?nements historiques et '?pisodes glorieux.
Aujourd'hui, face ? la vielle casbah ou sont demeur?es intactes des maisons fabuleuses datant du 16e et du 17e si?cles, se dresse la ville nouvelle avec ses quartiers modernes domin? par le building de 22 ?tages de l'Universit? et face ? la Medersa, ? la Grande mosqu?e de l'?poque ottomane et ? Djema? Sidi Lakhdar, la silhouette ?l?gante de l'Universit? des sciences islamiques "Emir Abdelkader" projette son ombre loin derri?re Bellevue. Et si elle conserve encore jalousement ses tr?sors comme la n?cropole m?galithique de Ouled Rahmoun, les dolmens de Salluste, le mausol?e de Massinissa, les ruines de Tiddis, les mosqu?es et les lacs de Djebel El-Ouach, elle ne s'?lance pas moins vers la conqu?te de l'avenir. Ses ?tudiants sont au nombre de 35.000. Son industrie m?canique qui produit moteurs et tracteurs, sous le label "Cirta" est connue au-del? des fronti?res du pays. Son r?seau ferroviaire qui se modernise, r?alise l'int?gration du triangle industriel Constantine-Annaba-Skikda, autant de r?alisations qui constituent aujourd'hui les p?les les plus s?rs du d?veloppement de la capitale de l'Est.
Provincie: Oran
Bien qu'elle tourne, apparemment le dos ? la mer, Wahran EI-Bahia la cit? de Sidi-EI-Houari, est une vile ouverte sur l'ext?rieur, active, moderne. Elle ne s’embarrasse pas de son pass? marqu? par trois si?cles d'occupation espagnole. Elle est la, bien install?e dans sa culture arabo-islamique comme aux jours fastes de sa fondation en 903 par les Arabes venus d'Andalousie. Son fonds qui s'est enrichi de l'apport des Zianides, des Zirides et des Mouahhidine jusqu'au 15eme si?cle n'a pue ?tre entam? par cette longue pr?sence des Espagnols, install?s en 1509 a la faveur d'une exp?dition dirig?e par Pedro Navarro.
Lib?r?e par Mohamed EI-Kebir ? la fin du 18e si?cle, elle est le si?ge du beylick de l’Ouest jusqu’en 1831 et joue avec Mascara et Tlemcen un r?le important dans l'organisation de la r?sistance de l'Emir Abdelkader ? la p?n?tration coloniale fran?aise. C'est dans Oran que la colonisation de peuplement exprima le plus ses pr?tentions: Espagnols et Francais refoulerent la population algerienne derriere les murs de la cite', sans succes puisque la guerre de liberation les y ramena pour une bataille qui allait dementir toutes les theses de la pacification.
Toujours plant?e ? l'abri de l'A?dour, face ? la baie de Mers EI-Kebir, Oran regarde aujourd'hui l'avenir avec r?solution et fait figure de m?gapole avec son universit? des sciences et de la technologie ultramoderne, son a?roport international de grande classe, son deuxi?me port du pays, sa maison de la Radio et de la T?l?vision et son urbanisme ?lanc? et sans fioritures Les vieux oranais restent cependant encore fortement attach?s ? leur ancien patrimoine, la vieille ville, le fameux quartier de Sidi EI-Houari en pleine r?novation et les monuments historiques les plus ?vocateurs, tels la porte du Caravans?rail et la mosqu?e du Pacha, la porte d'Espagne et le fort de Santa Cruz, qui brasse ? 400 m?tres d'altitude sur le Murdjadjo, un vaste panorama allant de Mers EI-Kebir aux collines du Sahel et ? la grande Sebkha.
Et puis le reste, sans quoi Oran ne serait pas Oran: le Boulevard Front de mer, le Belv?d?re et par-dessous tout, sa corniche bleue (74 Km de long) o? scintillent, ? l'Ouest, la station de Ain-Turck sur le cap Falcon (16 Km) et le complexe touristique des Andalouses sur le cap Lindies (7 Km), et ? l'Est Canastel et Kristel, plages tr?s courues, et plus loin, Arzew, site du grand complexe p?trochimique et de nombreuses criques pittoresques comme celle de la Fontaine des Gazelles. La culture et le spectacle ne sont pas absents de cette cit? de la bonne humeur qui doit ses lettres de noblesse dans ces domaines aux talentueux dramaturges Kaki, Alloula aux chanteurs Ahmed Wahby et Blaoui El-Houari et a l’in?narrable Ra?, le nouveau reggae qui d?ferle sur toute la c?te. Enfin, un environnement bien entretenu o? se distinguent le Parc des Planteurs (for?t de pins et de ch?nes verts), le Parc des loisirs et le Parc municipal avec ses massifs floraux et ses lacs artificiels donne un ornement suppl?mentaire aux atours de la ville.
Provincie: Tipaza
Situ?e sur la c?te, au pied du mont Chenoua, ? l’extremit? des collines du Sahel, Tipaza a le charme que conf?re la proximit? de la montagne et de la mer.
Bien abrit?e par le Chenoua, cette ville-port, fut un site id?al, choisi par les Ph?niciens sur la route des Colonnes d’Hercule (Gibraltar), pour ?tablir un de leurs fameux comptoirs.
Les vestiges de l’?poque d?montrent l’importance de Tipaza qui connut un essor remarquable sous le r?gne du souverain numide Juba II. Tipaza devint le prolongement de C?sar?e, et il y fut cr?? un v?ritable foyer d’Art et de Culture gr?colatine, o? fleurirent aussi des ?l?ments de la culture numide.
Au 1ersi?cle de notre ?re, sous le principat de Claudius, Tipaza devint colonie latine, pour se transformer, au IIe si?cle, en colonie romaine et s’agrandir vers l’ouest au d?pens d’une ancienne n?cropole. La muraille qui entourait la ville ?tait longue de plus de 2 km.
Tipaza fut aussi un des grands foyer du christianisme africain, religion nouvelle qui aura d’importantes r?percussions sur la vie politique de l’?poque. Les monuments religieux, les basiliques et les inscriptions attestent de l’ampleur prise par le christianisme ? Tipaza, comme d’ailleurs dans toutes les autres villes africaines.
Tipaza Village
Sur la route de Tipaza, en bordure de la for?t, une petite anse abrite le complexe touristique de Tipzaza-Village, l’une des plus ravissantes r?alisations du tourisme alg?rien.
Tipaza Matar?s
Dans le prolongement des ruines a ?t? construit le complexe touristique de Tipaza Matar?s. Les villas descendent en gradins vers la mer et l’ensemble forme une sorte de forteresse. Le style architectural rappelle l’antique Tipaza fortifi?e. Le massif du Mont Chenoua est le point culminant des collines du Sahel. Deux heures de marche, par diff?rents itin?raires, suffisent pour acc?der au sommet d’o? l’on peut admirer un magnifique panorama. La corniche du Chenoua, qui s’?tend jusqu’? Cherchell, abrite de petites plages pittoresques. Le Cap Chenoua offre une vue magnifique sur la baie et une promenade dans les grottes de la falaise.
Provincie: Gharda?a
La capitale du M'zab est une apparition stup?fiante dans un d?sert que l'on croit ingrat et st?rile, mais ou les hommes font pousser, au milieu d'une chebka savamment exploit?e, une v?g?tation qui est le fruit de l'ing?niosit? et de la pers?v?rance des survivants de l'ancien royaume de Tihert.
Ces hommes qui s’arr?t?rent d'abord ? S?drata, s’engouffr?rent plus avant dans le Sahara et construisirent, entre 1025 et 1048, El-Ateuf, Bounoura, Gharda?a, Beni-Isguen et Melika. Les palmeraies de la pentapole irrigu?es par des puits ? balancier ainsi que les jardins entretenus avec art, entourent des villes vivement color?es, aux lignes pures, domin?es par des minarets d'inspiration typiquement saharienne et ou s'organise une vie sociale tr?s riche centr?e sur la place du march? et la mosqu?e.
A Melika la rouge, Beni-Isguen la sainte, EI-Ateuf l'a?n?e, Gharda?a la capitale et Bounoura, se sont ajout?es d'autres villes, Berriane et Guerrara qui ?tendent le r?seau des centres commerciaux au rythme desquels bat le coeur de tout le sud jusque et au-dela des fronti?res. Tous les produits, (la fameuse deglet nour, la tapisserie, les articles de l'artisanat) y sont commercialis?s; des f?tes s'y tiennent chaque ann?e au printemps; Ouverte au progr?s, Gharda?a b?n?ficie, avec l'industrialisation et le d?veloppement de l'agriculture et du tourisme, des m?mes possibilit?s et des m?mes moyens que ceux offerts aux autres r?gions du pays et rel?ve un nouveau d?fi: celui de la modernisation...
De Historie van Algerije 1
Pour comprendre les grands choix de soci?t? et les orientations id?ologiques de l'Alg?rie contemporaine, pour reconstituer la trame essentielle de l'Unit? et de la permanence de la Nation alg?rienne, le recours aux ref?rences historiques est un passage oblig?, tant est grande l'importance de l'Histoire, non seulement comme instance d?terminante dans le d?velopement civilisationnel de ce pays, mais aussi comme explication g?n?tique, ciment et composante de la personnalit? nationale.
Comme expliquer, entre autres exemples, l'ind?fectible attachement du peuple alg?rien ? la libert? et ? l'ind?pendance, dans son combat contre la colonisation fran?aise, si on ne le relie pas, dans une continuit? intransgressible ? travers les si?cles, ? la r?sistance des hommes de cette terre ? toutes sortes d'imp?rialismes?
Comment expliquer la nature politique et le contenu social de la R?volution du 1er Novembre 1954 et les perspectives sur lesquelles elle s'est ouverte apr?s l'independance, si on n'en rattache pas l'analyse ? l'examen de la formation sociale pr?valant 1830, et des constantes socioculturelles que 132 ann?es de colonialisme n'ont pu r?duire?
Comment expliquer la vocation maghr?bine fondamentale de l'Algerie d'aujourd'hui, sans se r?f?rer aux grands desseins des Etats qui se sont succ?d?s au Maghreb central pour rassembler les peuples de la r?gion dans le mouvement d'un m?me destin? Ce sont l? des exemples d?monstratifs de la direction ?thique et m?thodologique que doit emprunter toute d?marche objective visant ? la recherche de la v?rit? historique ? propos de ce que fut et de ce qu'est devenue l'Algerie.
L' alg?rie dans la pr?histoire
l y a 500.020 ans, l'Alg?rie ?tait peupl?e des premiers hommes de type atlanthrope (d?couvert dans la wilaya de Mostaganem) auquel devait succ?der le type at?rien (decouvert ? Bir-El-Ater dans la wilaya de Tebessa), le type ib?romaurusien (decouvert ? Mechta Al-Arbi dans la wilaya de Constantine), et le type capsien r?pandu ? l'Est et au Sahara.
Les populations s'organisent au premier mill?naire avant l'?re chr?tienne, en tribus qui exploitent sur un monde communautaire les terres et les parcours et forment des principaut?s dirig?es par un Aguellid, chef militaire et politique, pr?figuration de la direction unifi?e de l'Etat. C'est de cette ?poque que date la fondation des premiers comptoirs ph?niciens.
Les tribus les plus connues qui peuplaient alors le Maghreb ?tainet les Numides, les Maures, les Libyques et les Garamantes. C'est tribus allaient ?voluer rapidement apr?s la fondation de Carthage et l'entr?e de Rome au Maghreb et les affrontements h?g?moniques qui se produisirent entre les deux puissances.
L'Etat numide
Alors que les trois guerres puniques opposaient Carthage ? Rome pour la ma?trise des positions imperialistes strat?giques dans le continent africain, le premier Etat alg?rien se forma au 3eme et 2eme si?cle avant l'?re chr?tienne, sous le r?gne de Syphax puis Massinissa, chefs de la cavalerie numide et qguellids respectifs des Masaesyles et des Massyles, avec comme capital Siga puis Cirta, centre ?conomique prosp?re et puissant.
Sous le r?gne de Massinissa, l'Etat alg?rien d?veloppe l'agriculture en fixant les populations nomades, fonde des villes, organise une administration efficace, met sur pied une arm?e fortement ?quip?e et donne une ?lan sans pr?c?dent aux arts et ? la culture, assimilant les apports puniques et hell?nes qu'il a su int?grer et transformer.
L'expansionnisme romain
La chute de Carthage, en 146 avant J?sus Christ, ouvre la voie ? l'expansionnisme de Rome, qui ne peut alors tol?rer l'existance d'un Etat fort, ind?pendant et uni, tel que l'a laiss? ? sa mort, en 148 avant l'?re chretienne, le grand faiseur d'empires que fut Massinissa.
L'?miettement du territoire numide, du fait du partage du royaume entre des successeurs rivaux, facilite les desseins de Rome qui lance ses l?gions en 111 avant J.C contre la Numidie. La r?sistance du Jughurta dure de longues ann?es, ?puisant au moyen de la tactique de la guerrilla les forces de l'occupant, contraignant ces derni?res ? user d'exp?dients. Le chef de l'Etat numide fut finalement assassin? ? Rome en 104 avant J.C apr?s qu'il fut captur? et emprisonn? ? Tullianum. La voie ?tait ouverte ? l'annexion de la Numidie. Elle fut achev?e en 25 avant J.C.
Mais les insurrections, qui jalonn?rent cette p?riode ne cess?rent ? aucun moment. Elles connurent leur apog?e, avec le soul?vement dirig? par Tacfarinas (17 apres J.C), appuiy?es par une resistance culturelle, dont le schisme donatiste fut le temps fort. Les r?volte de Gildon, des Circoncellions et de Firmus finirent, avec bien d'autres jusqu'au 4eme si?cle, de pr?cipiter le processus de d?composition de l'Empire romain.
L'occupation n'eut, pour ces raisons, aucun r?pit au cours des cinq si?cles drant lesquels elle tenta par tous les moyens de proc?der, mais en vain, ? la romanisation forc?e de la Numidie, car, au moment o? les vandales de Genseric occupent Hippone en 430, Rome qui ne peut p?n?trer dans le territoire ? plus de 150Kms de la c?te, n'est en mesure de dresser un bilan positif de sa longue pr?sence dans le pays.
La suite des ?v?nements ?tablira l'?chec de la politique de romanisation, prouv? par la fid?lit? s?culaire du peuple ? ses principes id?ologiques et ? ses valeurs religieuses et sociales authentiques.
L'interm?de byzantin de Justinien, dont l'empire sera bient?t disloqu? ne pourra rien sauver de la d?confiture romaine et devra, apr?s avoir chass? les Vandales en 534, s'incliner devant l'Islam, venu apporter aux habitants de la Numidie un message religieux, politique et social, r?volutionnaire, fondamentalement nouveau par rapport ? ceux qui l'ont jusque-l? pr?c?d?.
L'av?nement de l'islam
"La p?n?tration de l'Islam dans la r?gion, d?clare la Charte nationale, l'adh?sion qu'il a suscit? chez les habitants, associ? au lien organique entre l'Islam et la langue arabe en tant que lamgue du Coran, ont marqu? les d?buts d'une ?re nouvelles qui a introduit des transformations radicales dans la r?gion et op?r? la fusion de ses structures sociales, ?conomiques et culturelles dans le creuset de la civilisation arabo-islamique. De ce fait, l'ensemble des populations d'Alg?rie ont form? une soci?t? nouvelle, o? se sont parachev?es les composantes de sa personnalit?. Ainsi l'Alg?rie a pu reprendre dans le cadre du Maghreb arabo-islamique, la poursuite de sa marche civilisationnelle, arr?t?e en raison de la domination romaine"
La p?n?tration de l'Islam commen?a en 647 et prit son essor avec Okba Ibn Naf?a, qui fonde Kairouan en 670, et arrive jusqu'aux rives de l'Atlantique, entra?nant sur ses traces Hassan Ibn Nouaman, Moussa Ibn Nouca?r, etbTarek Ibn Ziad, figure l?gendaire qui ouvrira ? l'Islam la route de l'Espagne.
Les Etats
Le premier Etat, fond? en 787, est l'Etat rostomide, remarquable par son organisation ?conomique. Abderahmane Ibn Rostom, le dirige en s'appuiyant sur un pouvoir d?mocratique install? dans une capitale (Tihert) renomm?e par la position-cl? qu'elle occupe avec Sijilmassa sur la route africaine de l'or.
Le royaume rostomide d?placera sa capitale ? Sedrata, puis au Sahara, apr?s que la dynastie des Fatimides eut investi Tihert en 911 et install? son autorit? dans une nouvelle capitale: Mahdia (Tunisie). Le deuxi?me Etat, dont le rayonnement fut notable ? partir du X?me si?cle, f?t l'Etat ziride dont le fondateur Bologuin Ibn Ziri Ibn Manad r?gna ? Alger. Il urbanise le pays en cr?ant de nombreuses villes.
En 1007, l'Etat hammadite, dont la capitale fut tour ? tour la Kala? de Beni Hammad et Naciria (B?ja?a) approfondit l'oeuvre d'urbanisation entam?e, et organisa une ?conomie marqu?e par les intenses activit?s commerciales qu'il menait en direction de l'Afrique et de la M?diterran?e, servant de lien dynamique entre l'Europe et le continent africain.
L'unification du Maghreb
Alors que l'autorit? du pouvoir central se rel?chait, que l'influence des B?ni Hilal s'effa?ait et que Ibn Tachfin finissait de r?gner ? la t?te de la dynastie des Mour?bitine, les tendances unitaires du Maghreb ne s'exprim?rent avec le plus d'efficacit? u'avec l'av?nement de l'Etat des Mouahhidine (1147) qui, avec Ibn Toumert et Abdelmoumen, sut r?aliser pour la premi?re fois dans l'histoire, l'unit? de l'ensemble maghr?bin en 1160. "l'unit? du Maghreb arabe,?crit la Charte nationale,apr? s'?tre confin?e dans les domaines culturel et religieux, et dans une certaine mesure, ?conomique, s'est ?tendue au plan politique et a contribu? ? dynamiser l'urbanisme et ? assurer la prosp?rit? ?conomique. Elle a, en outre, conduit ? un d?veloppement culturel et scientifique sans pr?c?dent... L'apparition de philosophes de renomm?e mondiale tels Ibn Rochd, Ibn Tofail et Ibn Badja confirme l'importance de l'apport de l'Etat des Mouahhidine dans le domaine culturel et sa contribution ? la civilisation universelle"
L'Etat Zianide
L'effondrement de l'Etat des Mouahhidine pris entre l'activisme des Etats chr?tiens et les probl?mes d'administration interne, c?de progressivement la place au royaume Hafside ? Tunis, au royaume Merinide ? Fes, et au royaume Zianide ? Tlemcen.
L'Etat Zianide conf?re un ?clat particulier ? cette p?riode (1235-1518) et s'impose comme le plus important centre de rayonnement ?conomique et scientifique sous la direction de Yaghmorassen Ibn Ziane. Cet Etat, ?galement connu sous le nom de royaume abdelwadide, s?dentarise les nomades, assure la s?curit? des fronti?res, et se d?fend avec tenacit? contre les convoitises de ses voisins.
Les agressions espagnoles
L'affaiblissement du monde islamique, min? par les rivalit?s des pr?tendants au pouvoir, fit entre Machrek et Maghreb, ensemble, dans une spirale de crises, mises ? profit par les Etats chr?tiens, depuis longtemps d?cid?s ? prendre pied sur des territoires militairement et ?conomiquement avantageux apr?s qu'ils eurent men? ? terme la reconquista par la prise de Grenade en 1492.
La r?sistance oppos?e par l'Etat zianide aux agressions espagnoles s'appuyait sur l'adh?sion combattante des populations, mais la prise d'Oran en 1508, le ran?onnement de nombreux ports de la c?te et l'?dification ? Alger d'une forteresse sur le Pe?on risquaient de l'entamer s?rieusement. L'appel alors lanc? aux fr?res Arroudj et Kheirddine, permit de renverser la situation et de r?unir les conditions d'une meilleure organisation de la lutte contre l'invasion ?trang?re et les tentatives de prolonger au Maghreb les croisades d'Orient.
L'Etat alg?rien moderne
Les succ?s remport?s par Arroudj, puis par Kheireddine, qui continue l'oeuvre de son fr?re, en detruisant les Pr?sidios et le fort espagnol en 1529, et en ?tendant l'autorit? du nouvel Etat sur un vaste territoire, d'o? sont chass?s les agresseurs ?trangers, font respecter et craindre l'Alg?rie dont la souveraint? fait d?sormais l'ojet de reconnaissances internationales de la part des plus grandes puissances de l'?poque avec lesquelles elle conclut trait?s et conventions (avec les pays Bas en 1663, avec la France de Louis XIV en 1670, avec l'Angleterre en 1681, avec l'Espagne en 1791, avec les Etats-Unis en 1815).
L'Etat alg?rien connait, sous sa forme moderne, une p?riode faste de trois si?cles, fond?e sur un territoire aux fronti?res d?limit?e et reconnues, sur la puissance de sa flotte qui a fait ?cheque ? l'empereur espagnol Charles Quint, venu en 1541 ? la t?te 500 navires, prendre Alger, ainsi que sur une organisation politique et diplomatique faible.
De nombreux facteurs objectifs, int?rieurs et ext?rieurs, ? caract?re technique, scientifique, militaire ou doctrinaire lui firent cependant amorcer progressivement un mouvement de d?clin, qui d?bouchera sur une situation de faitblesse, source d'interventions, d'immixions nombreuses, sous-tendues par une politique concret?e entre les Etats europ?ens, visant ? faire passer l'ensemble du monde arabo-musulman sous la domination d'un colonialisme ascendant.
L'Alg?rie fit le premier Etat arabo-musulman du Maghreb vis?, en raison de ses ressources, de sa position et du r?le pr?pond?rant qu'il joue en M?diterran?e. Touts les pr?textes financiers et diplomatiques furent utilis?s pour tenter de saper son influence et porter atteinte ? son int?grit? territoriale et ? sa souverainet?.
La colonisation Fran?aise
Apr?s la d?faite de sa flote dans la bataille de Navarin en 1827 et les pertes s?v?res qu'elles y subit aux c?t?s de la flotte ottomane face ? la coalition des forces navales fran?aises, britaniques et russes, l'Alg?rie va devoir faire face ? l'agression la plus barbare de son histoire lorsque Charles X d?cide l'exp?dition de Juin 1830 sous la conduite du G?n?ral de Bourmont et da l'Amiral Duperr?, qui d?barquent sur la c?te de Sidi Fredj.
Le peuple alg?rien, qui prit les armes d?s les premi?res heures de l'agression, poursuit la r?sistance sur toute l'?tendue du territoire national, notament ? Constantine et ? Annaba, o? le Bey Ahmed l?ve des troupes qui stoppents l'avanc?e des g?n?reaux fran?ais.
Mais c'est surtout Abdelkader, fils de Mahieddine qui organise d?s 1832, date de sa proclamation comme Emir et sur une grande ?chelle, une r?sistance men?e de main de ma?tre par un Etat qui frappe la monnaie, l?ve les imp?ts, administre le territoire, forme des arsenaux approvisionn?s par les fabriques nationales, entretient des relations diplomatiques ? partir d'une capitale, Mascara, autour de laquelle une arm?e populaire entreprend de contenir et de repousser les assauts colonialistes.
La r?alit? de cet Etat se manifeste avec ?clat lorsque l'Emir Abdelkader contraint le G?n?ral Desmichels ? signer le trait? du m?me nom en 1834 et administre de s?rieux revers ? l'arm?e francaise dans la bataille de la Macta en 1835, et dans celle de la Tafna o? Bugeaud signe avec l'Emir le trait? de 1837. L'attaque du camp de l'Emir en Mai 1843 par le duc d'Aumale et la prise auparavant de la ville de Constantine (1837) inaugurent une serie d'insucc?s qui d?bouche ? partir de 1847 et jusqu'en 1881 ? la colonisation de tout le nord du pays.
Celle-ci est une colonisation de peuplement spoliant les meilleurs terres du pays, expropriant et chassant les paysans des plaines vers les montagnes avec l'aide des grandes banques et des soci?t?s fonci?res capitalistes. Deux millions d'hectares sont pill?s de cette mani?re en 1871 notamment apr?s l'insurrection de Mokrani, et 500.000 colons s'installent sur les grandes plaines expoitant les paysans alg?riens d?poss?d?s par la loi Warnier. Il seront un milion ? la fin de la deuxi?me guerre mondiale qui extrvertissent l'?conomie nationale, la rattachant ? des int?r?ts ?trangers au peuple alg?rien.
La r?sistance qui s'est dans un premier temps poursuivie par les armes avec les insurrections des Za?tcha (1844), des Ouled Sidi Cheikh (1864), de Mokrani, Boumezreg et Cheikh El-Haddad (1871), de Bouamama (1881), de Boumaza, de Boubaghla, de Fatma N'Soumer, d'El Brakna, de Nasser Benchohra, de Bouchoucha, de Cheikh Amoud au Hoggar (1920) attestant l'irr?dentisme de la Nation, a rev?tu ? la fin du si?cle des formes culturelles, religieuses et sociales d?cisives qui ont r?ussi ? sauvegarder enti?rement le ciment de la personnalit? nationale: l'Islam et la langue arabe, pr?parant l'av?nement du mouvement nationaliste.
Le mouvement Nationaliste
Le mouvement nationaliste se d?veloppe ? partir de 1926, date de la formation de l'Etoile Nord-Africain qui revendique l'ind?pendance imm?diate et sans condition de l'Ag?rie, faisant la d?monstration de la st?rilit? des solutions avanc?es par les partisants de l'assimilation qui se recrutent dans les rangs du mouvement des jeunes alg?riens et de la f?d?ration des ?lus musulmans d'Algeire. L'Emir Khaled, petit fils de l'Emir Abdelkader, utilise son journal " El Iqd?m " pour demander des r?formes.
Sur cette lanc?e, une s?rie de formations et d'associations se constituent et se mobilisent dans la recherche des meilleurs moyens de faire avancer la bataille pour la libert?. Apr?s son interdiction en 1929, l'Etoite Nord-Africaine s'?tablit en Alg?rie, reprend ses activit? d?s 1933, et publie en 1935 son journal " El Ouma ". Entre temps, Abdelhamid Ben-Badis qui avait lanc? le mouvement de l'Islam dans ses journaux, El-Mountaqid et Ech Chihab, fonde en 1931, l'Association des Oulemas et entreprend un patient travail de prise de conscience, en compagnie de Cheikh El Ibrahimi, Cheikh El Okbi et Cheikh Larbi Tbessi.
La deuxi>me interdiction de l'Etoile Nord-Africaine en 1937, entra?ne les militants ? se regrouper autour d'un nouveau parti, le Parti du Peuple Alg?rien (P.P.A) qui prend sa succession en MArs 1937.
En butte aux arrestations et aux interdictions, le P.P.A c?de la place en Octobre 1946 au Mouvement pour le Triomphe des Libert?s D?mocratiques (M.T.L.D). Xinq mois auparavant, l'Union D?mocratique du Manifeste Alg?rein vit le jour apr?s la publica tion en 1943 du Manifete du Peuple Alg?rien, suivie de la cr?ation des Amis du Manifete et de la Libert? (A.M.L)en 1944.
La dure r?pression du 8 Mai 1945 (45.000 victimes) avait alors fait appara?tre, d'un c?t?, le peu d'?cho que rencotrait dans le syst?me colonial la lutte l?galiste des partis, et de l'autre c?t?, l'enti?re disponibilit? des masses ? emprunter la seule voie m?me de permettre le recouvrement de l'ind?pendance nationale. Deux ans plus tard, l'Organisation Sp?ciale (l'OS) est cr??e pour pr?parer le passage ? l'action. Dans le climat de crise qui affecta par la suite le mouvement nationaliste un groupe de militants du M.T.L.D - P.P.A d?cide ? travers le Comit? R?volutionnaire pour l'Unit? et l'Action (C.R.U.A), de d?passer les clivages internes et d'engager la lutte arm?e. le 1er Novembre 1954 devenait possible.
La R?volution
Une nouvelle p?riode s'ouvre pour l'Algerie. Une R?volution sans pr?c?dent dans l'histoire du pays avait pris le d?part pour une longue marche, consacrant dans un cadre organis? et selon des m?thodes nouvelles, la r?sistance permanente du peuple alg?rien.
La cr?ation du Front de Lib?ration Nationale et de son bras arm?, l'A.L.N, allait bouleverser le paysage politique et les donn?es de la question alg?rienne, prenant de court les forces d'occupation auxquelles de violents coups de boutoir allaient ?tre ass?n?s simultan?ment le 1er Novembre 1954 dans les Aur?s, le Nord Constantinois, la Kabylie, l'Alg?rois, etc..., et tour ? tour le 20 Ao?t 1955, avec l'offensive g?n?ralis?e contre les positions de l'arm?e coloniale, le 20 Ao?t 1956 avec le Congr?s de la Soummam, en 1957 avec la gr?ve des huit jours et le d?clanchement de la bataille d'Alger, et la m?me ann?e avec la bataille des fronti?res, actions qui allaient accentuer la mobilisation des forces vives de la Nation avec la fondation de l'Union G?n?rale des Travailleurs Alg?riens le 24 F?vrier 1956, l'engagement des ?tudiants dans la lutte avec la gr?ve du 19 Mai 1956, la cr?ation de l'Union G?n?rale des commer?ants Alg?riens et de la F?d?ration de France qui allait porter les op?rations militaires sur le territoire m?me de l'ennemi.
Malgr? l'?tat d'urgence, le quadrillage de l'ensemble du territoire par pr?s d'un million de l?gionnaires, de soldats du contingent et d'effectifs du pacte de l'Otant, la multiplication des zones interdites, la syst?matisation de la torture par la 10eme division de parachutistes du G?n?ral Massu, les arrestations massives et les massacres de centaines de milliers de civils, les bombardements au napalm et la destruction de 8.000 villages, les tentatives de s?parer le peuples du Maghreb avec l'agression de Sakiet Sidi Youcef le 8 F?vrier 1958, les men?es des ultras le 13 Mai 1958, la radicalisation des op?rations de guerre (" Jumelles " et " Pierres Pr?cieuses ") avec l'arriv?e au pouvoir du G?n?ral De Gaulle, le putch du 22 Avril 1961, l'entr?e en sc?ne de l'O.A.S, la campagne de la terre br?l?e, le dernier quart d'heure et la recherche d'une 3eme force, la tentaive d'amputation de l'Alg?rie de sa partie saharienne, malgr? tout cela, le peuple alg?rien sous la banni?re du F.L.N, demeure ? l'avant du front, group? autour des institutions de la R?volution, le Comit? de Coordination et d'Ex?cution (C.C.E) le Conseil National de la R?volution Alg?rienne (C.N.R.A) form?s au congr?s de la Soummam et le Gouvernement Provisoire de la R?publique Alg?rienne (G.P.R.A), form? en 1958 ? Tunis.
Le Maghreb, l'Afrique avaient d?ja b?n?fici? de la dynamique et des cons?quences internationales du 1er Novembre 1954. Les contacts de Melun, les n?gociations d'Evain, s'ach?vent sur les accords du 18 Mars 1962, instaurant pour le lendemain, un cessez-le feu et d?cidant un r?f?rendum d'autod?termination qui aura lieu le 1er Juillet 1962 par le peuple alg?rien avait ?t? pay?e au prix le plus fort: 1.500.000 martyrs que la NAtion ne cessera d'honorer parcequ'ils furent les meilleurs fils de cette g?n?ration de Novembre qui a rendu ? cette terre et ? ses hommes la dignit? et la Libert? dont ils s'?taient toujours par?s depuis les temps les plus recul?s.
En payant ce prix, le mouvement nationaliste populaire ne s'arr?te pas ? la simple reconqu?te des attributs de la souverainet?, il donne ? l'ind?pendance un contenu r?volutionnaire qui va transformer radicalement l'?conomie et la soci?t? alg?riennes.
La restauration de l'Etat alg?rien par la R?volution victorieuse, inaugura une ?re nouvelle, celle de l'?dification nationlae que la Charte d'Alger mit en exergue apr?s le Programme de Tripoli. Tr?s t?t marqu? par toutes sortes d'entraves, le processus auquel ell donna naissance jalonnera cependant les vingt-cinq ann?e qui suivront d'?c?nements importants.
D?s le redressement du 19 Juin 1965, l'ensemble du pays s'attellera ? la r?alisation de ces t?ches d?terminantes que furent tour ? tour, l'?vacuation des derni?res troupes ?trangeres, la nationalisation des banques, des mines, des hydrocarbures, le lancementdes plans nationaux de d?veloppement, la syst?matisation de l'?ducation et de la formation, la r?volution agraire, la m?decine gratuite, toutes t?ches que viendra consacrer l'adoption de la Charte nationale et de la Constitution en 1976.
Le quatri?me congr?s du F.L.N qui constitua en 1979 un moment de grande maturit? dans l'histoire de la R?volution, proc?da ? une ?valuation objective des efforts fournis en oeuvrant ? l'exploitation coh?rante des potentialit?s et capacit?s humaines et mat?rielles nationales, pour concr?tiser le principe du " compter sur soi " et faire ?voluer l'?conomie dans le cadre d'une planification rationnelle. Il sera suivi par trois autres congr?s tout aussi importants par les mesures qui y furent prises.
De Historie van Algerije 2
L’Alg?rie, cl? de vo?te de l’Afrique, convoit?e depuis des mill?naires, s'est trouv?e, des l'aube des temps, plac?e au carrefour des courants civilisationnels les plus puissants et les plus varies. C'est un pays qui se trouve ? la fois aux portes de l'Europe, du Bassin Mediterran?en, de l’Afrique et au centre du Maghreb. La pr?sence humaine en Alg?rie remonte, d’apr?s les vestiges, a 400.000 ans, ?ge que l'on attribue aux restes de l'Atlanthrope, d?couverts dans les s?diments du lac pr?historique Ternifine en Oranie a l'Ouest du pays.
Comme l'attestent les d?couvertes impressionnantes et fascinantes de peintures et de gravures rupestres du Tassili N'ajjers et du Tassili Hoggar, c'est au Sahara, ou le climat ?tait plus humide qu'aujourd'hui que la civilisation n?olithique devait conna?tre son apog?e. C'est dans cette r?gion que le plus riche mus?e d'art pr?historique du monde existe.
A l'aube de son histoire, L'Alg?rie ?tait peupl?e de Berb?res appel?s Amazigh. Ils connaissaient l’?criture (caract?res semblables au Tifinagh des Touaregs actuels), le dessin etc... Les populations berb?res s'organisent en tribus au premier mill?naire avant l’?re chr?tienne, et forment des principaut?s, gouvern?es au sommet de la hi?rarchie par un souverain qui portait le titre d'Aguellid (chef militaire et politique). Ainsi, bien avant l’arriv?e des ph?niciens, les berb?res avaient ?difie une v?ritable civilisation. C'est de cette p?riode que date les premiers comptoirs ph?niciens.
Les premiers royaumes berb?res r?pertori?s par les historiens sont ceux de Massaesyles et des Massyles. L’Alg?rie s'appelait alors NUMIDIE. Elle fut gouvern?e par plusieurs g?n?rations de rois berb?res de SYPHAX ? JUBA II. CARTHAGE fut fond?e en 814 avant l’?re chr?tienne. Tr?s vite, gr?ce aux ?changes commerciaux elle devint tr?s prosp?re et les Carthaginois annex?rent d'importants territoires.
Alors que les guerres puniques opposaient Rome ? Carthage, la Numidie, sous le r?gne de Syphax mais surtout de Massinissa (2eme si?cle avant l’?re chr?tienne), developpe son agriculture en fixant les nomades. II fonde des villes et organise une administration. II met ?galement sur pied une arm?e et donne un elan aux arts et ? la culture. Massinissa avait r?ussi ? unifier la Numidie de l'ouest ? l'Est et ? faire prosp?rer la Capitale CIRTA (Constantine aujourd’hui).
La chute de Carthage en 146 avant l’?re chr?tienne et l’?miettement du territoire Numide (partage du territoire entre des successeurs rivaux) permet ? Rome, qui ne pouvait accepter l'existence d'un ?tat fort, de lancer ses troupes contre la Numidie.
Malgr? la r?sistance de Jughurta durant de longues ann?es, I'annexion par Rome de la Numidie (qui devient le grenier de Rome) fut achev?e en l'an 25 avant l’?re chr?tienne. D?s lors, et en marge des r?voltes des berb?res contre Rome, dont la plus importante fut celle que dirigea Tacfarinas (17 apr?s l’?re chr?tienne), une nouvelle civilisation se cr?e dans le pays comme l'atteste les vestiges architecturaux de Cherchell, Tipaza, Djemila Timgad etc...
Au Veme si?cle, les vandales, venu d'Espagne, envahirent l'Afrique du Nord. Leur pr?sence en Alg?rie fut de courte dur?e, ils s’install?rent en Tunisie ou ils resteront un si?cle. Les byzantins arriv?rent vers le milieu du VI eme si?cle. Ils se heurt?rent durant un si?cle aux m?me tribus que les Carthaginois et les romains.
La p?n?tration de l'Islam dans la r?gion, l’adh?sion qu’il a suscit? chez les habitants, associe au lien organique entre l'Islam et la langue arabe en tant que langue du Coran, ont marqu? les d?buts d'une ?re nouvelle qui a introduit des transformations radicales dans la r?gion et op?re la fusion de ses structures sociales, ?conomiques et culturelles dans le creuset de la civilisation arabo-islamique. De ce fait l'ensemble des populations d’Alg?rie ont forme une soci?t? nouvelle, ou sont parachev?es les composantes de sa personnalit?. Ainsi l’Alg?rie a pu reprendre dans le cadre du Maghreb AraboIslamique la poursuite de sa marche civilisationnelle.
La p?n?tration de l'Islam commen?a en 647 et prit son essor avec Okba Ibn Nafaa, qui fonde Kairouan en 670 et arrive jusqu’aux rives de l'Atlantique entra?nant sur ses traces Hassan Ibn Nouaman, Moussa Ibn Noucair et Tarek Ibn Ziad, figure l?gendaire qui ouvrira ? l'Islam la route de l'Espagne.C'est l’apog?e d'une grande p?riode de la civilisation musulmane.
La carte politique de l'Afrique du Nord pr?sente d?s le IXeme si?cle la division actuelle: Tunisie - Alg?rie - Maroc. L’Alg?rie est organis?e en plusieurs royaumes. Les plus marquants sont le royaume de Tihert fond? par la dynastie des Rostemides, l’?tat Ziride dont le fondateur Bologhine Ibn Manad r?gna ? Alger et l’?tat Hammadite dont la capitale fut tour ? tour la Kalaa des Beni Hammad et Naciria ? Bejaia.
C'est l’?poque, ou le Maghreb joue un r?le pr?pond?rant dans les ?changes entre l'Afrique, l'Orient et l'Europe. C'est aussi l’?poque ou Ibn Rochd traduit Aristote, ou Ibn Khaldoun jette les bases de l’histoire et de la sociologie. C'est ?galement a cette ?poque que les universit?s de Tlemcen, Bejaia, Constantine, Tunis et Fes furent les foyers de culture les plus r?put?s.
Au d?but du XVIeme si?cle, de nouvelles donn?es transforment de nouveau le destin de l’Alg?rie qui devient l’enjeu de l'expansionnisme espagnol. Apr?s la prise d'Oran par les Espagnols et la d?sagr?gation du royaume de Tlemcen, il est fait appel aux fr?res Barberousse. En 1552, Tlemcen est d?tr?n?e par les Turcs et en 1560 Alger devient R?gence de l'empire Ottoman. C'est le d?but d'une nouvelle ?poque qui dura trois si?cles: p?riode ou elle deviendra une puissance maritime mondiale.
La R?gence turque prendra fin en 1830 avec la colonisation fran?aise qui dura 132 ans. Durant cette p?riode, la r?sistance alg?rienne se poursuit sur tout le territoire, pour atteindre son point culminant le 1er Novembre 1954. L’Alg?rie recouvrera son ind?pendance le 5 juillet 1962 apr?s sept ann?es de guerre contre le colonisateur fran?ais.
Depuis, l’Alg?rie s’attele ? la construction d'un Etat moderne pour rattraper le retard cumul? durant la colonisation dans tous les domaines. Aujourd’hui, l’Alg?rie entre dans une phase importante de son histoire apr?s les evenements d'octobre 1988. De profondes modifications dans l'organisation des institutions nationales et politiques sont entreprises. Elles ouvrent la voie ? l'instauration d'une d?mocratie pluraliste: La Constitution du 23 f?vrier 1989 dote celle-ci des r?gles qui d?terminent sa nature et son fonctionnement. Ses principales caract?ristiques sont la s?paration des pouvoirs ex?cutifs, l?gislatifs et judiciaires.
Personne
Amirouche
De son vrai nom A?t Hammouda, il naquit, le 31 octobre 1927, au village de Tassaft Aguemoun, dans le Djurdjura. Issu d'une famille pauvre, il eut une enfance et une adolescence particuli?rement difficiles durant lesquelles prit forme son aversion pour le colonialisme. C'est ainsi qu'il adh?ra ? toutes les initiatives nationalistes auxquelles il put participer. En 1950, il entra au MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libert?s D?mocratiques.) Ses activit?s le firent remarquer par la police coloniale, qui l'arr?ta la m?me ann?e et lui infligea une interdiction de s?jour ? Alger. Plusieurs fois contr?l?, arr?t? ou inqui?t? par les autorit?s, il d?cida, en 1954, de se rendre en France, o? il reprit contact avec le mouvement nationaliste. A la fin de l'ann?e, il regagna le pays et fut parmi les premiers ? r?pondre ? l'Appel du 1er novembre 1954.
Ses ant?c?dents politiques et sa connaissance de la r?gion font qu'il se voit confier de grandes responsabilit?s dans l'organisation de la lutte arm?e en Kabylie. Apr?s avoir occup? plusieurs postes, il est d?sign? comme commandant de la zone qui deviendra par la suite la wilaya III. En quelques mois, il se retrouve ? la t?te d'une organisation militaire puissante qui multiplie les op?rations contre l'arm?e fran?aise et l'administration coloniale. Tr?s vite, les commandos dirig?s par Amirouche acqui?rent une grande r?putation et, s'ils sont insuffisamment ?quip?s, on leur reconna?t une grande efficacit? et une exceptionnelle mobilit?.
Tout cela vaudra ? Amirouche d’?tre charg? de la protection du Congr?s de la Soummam (20 ao?t 1956.) Une partie des unit?s qu'il commande se positionnera autour du lieu du congr?s (Ifri, commune d'Ighzer-Amokrane) tandis que l'autre partie s’engagera dans de multiples accrochages avec l'arm?e fran?aise pour faire diversion.
Pendant ce temps, Amirouche participe au congr?s et contribue avec les autres chefs de la R?volution ? d?finir les structures politiques, administratives et militaires du pays. Le congr?s achev?, il rejoint son quartier g?n?ral et entreprend d'organiser ses unit?s selon les recommandations retenues.
Les combats reprennent de plus belle dans la wilaya III et, en d?pit des ratissages ? grande ?chelle et de la mobilisation de moyens colossaux par l'arm?e fran?aise, chaque mois qui passe laisse un bilan impressionnant en embuscades, attentats et op?rations diverses.
On signale Amirouche et ses unit?s en plusieurs endroits ? la fois! Mais les difficult?s ne manquent pas: l'arm?e fran?aise d?ploie des milliers d'hommes; des dizaines de villages sont ras?s, coupant dans certaines zones les moudjahidin du soutien actif des populations alors d?port?es; les munitions viennent ? manquer...
Amirouche d?cide alors, avec Haou?s, chef de la wilaya VI, de se rendre ? Tunis pour s'y concerter avec d'autres responsables de la R?volution. En mars 1959, il se rend donc vers le sud pour y rencontrer Haou?s, mais, rep?r?e par l'ennemi, la katiba qui l'escorte doit affronter trois r?giments de parachutistes. Le combat en terrain d?couvert est par trop in?gal. Amirouche et quelques hommes r?ussissent ? fausser compagnie ? leur adversaire.
Une semaine apr?s, le 28 mars, ils rencontrent Haou?s au sud de Bou-Saada et ils se dirigent ensemble vers la Tunisie. Mais le groupe est alors attaqu? par des unit?s de l'arm?e colonialiste: 2.500 soldats fran?ais contre une cinquantaine de moudjahidin. La bataille tourne rapidement au massacre et Amirouche tombe aux c?t?s de Haou?s. L’Arm?e de Lib?ration Nationale perdait ainsi deux de ses plus brillants officiers mais le combat ne cessa pas pour autant et les wilayates qu'ils commandaient continu?rent ? porter des coups terribles ? l'ennemi.
Hadj Ahmed Bey
Hadj Ahmed, dernier bey de Constantine, est l'une des grandes figures de la r?sistance au colonialisme. N? ? Constantine vers 1784, il fut ?lev? chez ses oncles maternels ? la campagne. Il apprit l'art ?questre tr?s jeune et manifesta une habilet? et un courage peu communs.
Apr?s avoir occup? plusieurs postes de responsabilit?, il devint gouverneur du Beylik de l'Est en 1826, au temps du Dey Hussein. Gr?ce ? sa ferme d?termination et ? son intelligence politique, il sut r?soudre d’innombrables probl?mes internes. Il livra et remporta sa premi?re bataille ? Constantine, en 1836, contre les troupes command?es par le mar?chal Clauzel. L'exp?dition fran?aise contre Constantine se pr?parait depuis longtemps, mais avec une d?sinvolture pour le moins surprenante.
Le g?n?ral Monck d'Uzer, qui tenait Annaba, d?clarait qu'avec une arm?e de quatre bataillons d'infanterie et deux ou trois mille cavaliers l'exp?dition contre Constantine ?serait une promenade militaire de trois jours.? Quant au mar?chal Clauzel, il avait invit? des personnalit?s de marque pour assister ? son ?entr?e triomphale? dans la ville. Il ?crivait ? cette p?riode: ? Je ne suis pas inquiet du r?sultat.? Bien plus, il fit imprimer ? Annaba a une note, non dat?e, qui contenait le texte suivant: ?Soldats! Nous entrons aujourd'hui ? Constantine.?
Le 21 novembre 1836, un corps de 8.700 hommes arrive devant Constantine. Ahmed Bey avait organis? ses forces de la fa?on suivante: une partie, command?e par Ben A?ssa Fergani et Mohamed Ben Bedjaoui, prit en charge la d?fense de la ville; la seconde, qu'il commandait lui-m?me, se porta au-devant de l'ennemi.
L'arm?e fran?aise entreprit deux assauts par le pont, mais ils se bris?rent devant la porte d'El Kantara. Battant en retraite, poursuivis par les Alg?riens, les soldats fran?ais abandonn?rent sur le terrain armes, bagages et blesses. Ce repli catastrophique eut lieu le 23 novembre. La ? promenade militaire ? avait effectivement dur? trois jours...
En 1837, l'?tat-major fran?ais d?cida de mener une seconde exp?dition, qui fut confi?e au g?n?ral comte de Damremont. Celui-ci disposait de 20.400 hommes, dont 16.000 combattants, d'une artillerie importante command?e par le g?n?ral Val?e et d'un corps de g?nie comprenant des officiers d’?lite.
Le 5 octobre, cette arm?e arriva ? Constantine. D?s la premi?re confrontation, Damremont fut tu? et remplac? par Val?e. Le si?ge fut terrible, mais devant la sup?riorit? en hommes et en mat?riel de l'arm?e fran?aise, les d?fenses de la ville commenc?rent ? fl?chir. La puissance de feu de l'artillerie fran?aise causa des d?g?ts consid?rables dans les fortifications de Constantine, et, le 13 octobre 1837, trois colonnes de fantassins entr?rent dans la ville par les br?ches pratiqu?es dans les remparts. Mais il fallut ? l'arm?e fran?aise prendre rue par rue, maison par maison tant la d?termination des Constantinois ?tait grande.
La ville finit par tomber entre les mains de l'ennemi, qui subit pourtant de lourdes pertes. Hadj Ahmed Bey n'abandonna pas pour autant la lutte, et, ayant r?ussi ? sortir de la ville avec quelques cavaliers, il se rallia des tribus de la r?gion et se dirigea vers les Aur?s en passant par Biskra. Il incita les populations de la r?gion ? organiser la r?sistance pour paralyser les mouvements de l'envahisseur. Mais, de plus en plus isol? et affaibli, il se rendit en juin 1848. En r?sidence surveill?e ? Alger, il y mourut en 1850.
Hadj Benella
N? en 1923 ? Ouadane, Hadj Benalla, issu d'une famille tr?s pauvre, renonce ? poursuivre ses ?tudes apr?s l'obtention de son certificat d'?tudes. Il travaille d?s l’?ge de quatorze ans et fait tous les m?tiers qui se pr?sentent ? lui, manoeuvre dans une fabrique de p?tes alimentaires, coursier, m?canicien, petit clerc d'avocat. Membre du P.P.A, recrut? par un artisan-tailleur de Tiaret, fondateur en 1937 d'une des premi?res cellules du P.P.A.
Responsable d'un quartier du P.P.A d'Oran, il est contact? par Ben Bella pour faire partie de l'O.S et accepte. Arr?t? ? la suite du d?mant?lement de l'O.S en 1950, il est condamn? ? trois ans de prison en 1951. Lib?r?, il participe ? l'insurrection du 1er novembre 1954 et se retrouve adjoint de Ben M'hidi dans la zone 5 Oran-ville.
Il est Arr?t? le 16 novembre 1956 et lib?r? en 1962. Hadj Benalla est pr?sident de la 1er Assembl?e nationale alg?rienne sous le gouvernement de Ben Bella apr?s l'ind?pendance. Arr?t? le 19 juin 1965, il conna?t la d?tention, la r?sidence surveill?e ? Biskra avant d’?tre compl?tement lib?r? en 1978.
Krim Belkacem
Krim Belkacem est N? le 14 d?cembre 1922 au douar Ait Yahia, pr?s de Dra-El-Mizan. Il adh?re au P.P.A au d?but de l'ann?e 1946 et implante des cellules clandestines dans douze douars autour de dra-El-Mizane qui compte plusieurs centaines de militants et sympathisants.
Accus? d'avoir tu? un garde forestier, il est pourchass? et prend le maquis en 1947 sous le pseudonyme de Si Rabah avec Moh Nachid, Mohand Talah, Messaoud Ben Arab.
Deux fois condamn? ? mort par les tribunaux fran?ais en 1947 et 1950, il devient responsable du P.P.A-M.T.L.D pour toute la Kabylie et ? la t?te des 22 maquisards qui composent son ?tat-major et multiplie les contacts directs avec les militants et la population.
Son plus proche collaborateur est Omar Ouamrane. Le 9 juin 1954, Krim rencontre ? Alger Ben Boulaid, puis Boudiaf et Didouche, qui parviennent ? le convaincre de la n?cessit? d'une troisi?me force.
Il passe un accord avec les cinq responsables du groupe des 22 rompt avec Messali en ao?t 1954, sans tenir au courant les militants de son initiative. Devenu le sixi?me membre de la direction int?rieure du F.L.N les six chefs historiques, Krim est le responsable de la zone de Kabylie au moment du d?clenchement de l'insurrection, le 1er novembre 1954. Il entre au C.E.E au lendemain du congr?s de la Soummam en 1956 et domine le F.L.N-A.L.N en 1958-1959 comme vice-pr?sident du G.P.R.A et ministre des Forces arm?es.
Krim qui ? quitt? l'Alg?rie apr?s la bataille d'Alger, est alors alli? ? Ben Tobbal et Boussouf contre Abane. Vice-pr?sident du Conseil et ministre des Forces arm?es du G.P.R.A 1958, ministre des Affaires ?trang?res 1960, de l'int?rieur 1961, il entame les n?gociations avec la France, ? Evian. D?s l'ind?pendance de l'Alg?rie, il d?sapprouve la politique de Ben Bella, se retrouve ?cart? de la vie politique et se consacre aux affaires.
Apr?s le coup d'Etat du 19 juin 1965, il repasse dans l'opposition. Accus? d'avoir organis? un attentat contre Boumedienne, il est condamn? ? mort par contumace. Krim Belkacem est d?couvert assassin?, en octobre 1970, dans une chambre d’h?tel ? Francfort.
R?habilit? ? titre posthume, Krim Belkacem est enterr? au Carr? des Martyrs le 24 octobre 1984
Mohamed Bemouizdad
Mohamed est n? le 3 novembre 1924 dans une modeste famille du quartier de Belcourt, haut lieu de la lutte clandestine, o? son p?re tenait une humble boutique de journaux. C’est dans ce vieux quartier ? l’atmosph?re prenante que le jeune Mohamed commen?a ? forger son sentiment nationaliste chaque jour plus fort, bien qu’il soit d?j? soup?onn? par la police.
Apr?s de brillantes ?tudes secondaires ? l'?cole Caussemille du Hamma et au coll?ge du Champ de Manœuvres, il obtint, en 1944, l'?quivalent du baccalaur?at. Il entra alors air gouvernement g?n?ral, la sacro-sainte des institutions coloniales, et continua ? s'instruire et surtout ? militer au sein d?sormais du Parti du Peuple Alg?rien ? la kasma de Belcourt.
Il s'y montra un remarquable organisateur, discret mais efficace, intervenant peu, mais justement, se d?marquant par ses positions sobres, mais d'une grande clart?, sans jamais se d?partir de son calme et d'un certain flegme: Jeune employ? an "G.G.", comme on disait ? l'?poque, il s'attela aussit?t ? transmettre ? la direction du parti, regroupant l'?lite de la jeunesse, nombre de documents secrets et d'informations pr?cieuses tout en menant sans r?pit un laborieux travail pour ?tendre l'id?e du mouvement national en dehors de la capitale.
Menant sans rel?che un harassant et da
Provincie: Beja?a
B?ja?a est un verset de l'histoire musulmane de l'Alg?rie. La dynastie des Beni-Hammad qui fonda en 1007 dans le Hodna, la kala? ? proximit? de l'ancienne Saldae romaine, la ciselant comme une enluminure et l'enrichissant de somptuosit?s orientales d'un supr?me raffinement, prit en main en 1067 l'ancien site ph?nicien situ? au d?bouch? de la Soummam au bas du Djebel Gouraya et lui donna le nom de son ?mir En-Naser auquel succ?da EI-Mansour qui en fit la seconde capitale hammadite. En Nasseriya illumina alors le royaume de l'aura culturelle de son universit?, et de ses ?minents savants et th?ologiens.
D?fruite par Abdelmoumen en 1152 apr?s la d?faite de l'Emir Yahia, elle est reconstruite par les Hafsides et connut de nouveau le rayonnement qui lui valut d’?tre assi?g?e et prise en 1509 par la flotte espagnole de Pedro Navarro chass?e en 1555.
L'occupation de la ville par les troupes fran?aises (1833) fut ?prement combattue par une population visc?ralement attach?e ? l'Islam, et, c'est tout naturellement que le Soummam accueillit plus d'un si?cle plus tard, durant la guerre de lib?ration nationale, le premier congr?s du Front de Lib?ration Nationale, le 20 ao?t 1956 ? Ifri, restant ainsi dans les annales de la R?volution, un haut lieu de r?sistance et de patriotisme.
Dress?e sur sa baie large prot?g?e par Gouraya et illumin?e par le puissant phare du Cap Carbon (? 200m d'altitude) B?ja?a est aujourd'hui un centre universitaire et un grand port p?trolier avec sa raffinerie au terminal de l'ol?oduc de Hassi Messaoud.
Provincie: Tlemcen
Tour ? tour Tilimsan berb?re ("les sources"), Pomaria romaine ("les vergers"), Agadir idrisside et Tagrart au XIe si?cle, elle est d?finitivement Tlemcen, lorsque les Mour?bitine, puis les Mouahhidine en font le r?ceptacle de l’?l?gance architecturale de l'Andalousie et le foyer des sciences th?ologiques et universelles sur lequel transcende la grande figure de Abou-Medi?ne. La perle du Maghreb est la fine capitale des Zianides de Yaghmoracen au 13e si?cle Elle brasse le commerce de l'Est et de l'Ouest, contr?le la route de l'or et cultive l'art sous toutes ses formes. En 1299, le m?rinide Abou Yacoub l'assi?ge et construit ? ses cot?s la ville de Mansourah, dont il ne reste aujourd'hui que le minaret de 38 m?tres de haut d'une superbe mosqu?e. Au 16e si?cle, Tlemcen est une place forte ottomane. Elle est prise en 1836 par les troupes fran?aises de Clauzel que l'Emir Abdelkader chasse en 1837 pour cinq ans. A l'instar de Constantine, Tlemcen entretint vivace, durant la p?riode de l'occupation, la flamme patriotique, cultivant les fondements de la personnalit? nationale, p?rennisant des oeuvres de philosophes, d'historiens et de po?tes comme El-Maqari, Ettilimsani, lbn M?a?b, connus pour leur vaste ?rudition.
A c?t? de la vieille ville survol?e par les 37 minarets de mosqu?es renomm?es parmi lesquelles celles de Sidi Bel Hassan, de Sidi Boumediene et celles de la p?riode des Idrissides d'Agadir et des Mourabitine (Djema? El Kebir) tr?nent les ruines de Mansourah (enceinte et koubbas). Toujours ? l'avant-garde des lettres et des arts, Tlemcen est aujourd'hui un centre universitaire, une ville industrielle (ses usines de textiles, sa tapisserie et son artisanat sont r?put?s), et un berceau de l'agriculture. Mohamed Dib, romancier de grande sensibilit? en fit l'h?ro?ne de sa c?l?bre trilogie: La grande maison, le m?tier ? tisser et l'incendie.
Provincie: Alger
Capital administrative, ?conomique et culturelle et fen?tre de l'Afrique sur l'Europe, Alger est une ville aux activit?s industrielles, agricoles, commerciales et financi?res multiples.
El-Acima, comme l'appellent les Alg?riens avec la fiert? que leur inspire toute une symbolique nourrie de la guerre de lib?ration, El-Bahdja comme la chantent ses artistes insatiables de la lumi?re crue qui l'inonde, au bord de cette mer M?diterran?e toujours estivale, Alger est une couronne sertie de constructions modernes hardies, d'enceintes inexpugnables et de palais ?l?gants, de forts orgueilleux et de mosqu?es immacul?es, le tout pos? sur une baie que l'on compare souvent ? celle de Rio de Janeiro.
Sur la ville de Sidi-Abdelrahmane Etta?lbi, veille aujourd'hui Maqqam Ech Chahid, le sanctuaire des Martyrs, qui surplombe du haut de ses palmes stylis?es, les ?tages de la colline descendant par degr?s ? la rencontre de la Darse, ce port dont on a dit qu'il ?tait G?ne ou Naples du Maghreb et dans le creuset duquel se forgea l'histoire de la cit?.
C'est dans la mer, en effet, qu'Alger fraya la voie de son destin, d'abord avec les Ph?niciens, ces infatigables navigateurs commer?ant; puis avec les Romains qui l'appel?rent Icosium et en firent un comptoir actif.
Bologuin Ibn Ziri, son fondateur, sous sa forme d?finitive lui donna en 960 le nom d'El-Djaza?r en rapport avec les ?les qui affleurent dans sa baie. l'Etat des Mourabitine et l'Etat Zianide la conquirent tour ? tour sans pour autant lui donner le lustre auquel elle pr?tendait. Les Mouahhidine lui ouvrirent plus volontiers les portes de l'accomplissement en la dotant des pouvoirs qui lui firent attirer, sur la route de l'or du Soudan, la fortune tant d?sir?e.
En deux si?cle (15eme et 16eme) elle devint le carrefour du commerce du Machrek et du Maghreb accueillant les marchands et les artisans de Syrie, les savants et les artistes andalous d'Espagne, les juifs chass?e d'Europe, les flottes de Venise de Florence et les banquiers de toutes nationalit?s, dans ce qui allait ?tre sous peu avec Kheireddine, vainqueur des Espagnols, la clef des routes de la M?diterran?e et la puissante capital de l'Etat moderne alg?rien.
L'?conomie y prosp?re; tout ou presque s'y fabrique (navires, armes, etc...). Un style y na?t portant la marque du petit peuple qui signe les beaux palais de l'Odjaq (Dar Mustapha Pacha, Dar Hassan Pacha, Dar Aziz), les mosqu?es de Ketchoua, de Bitchin, de Sidi Abderrahmane, les grandes portes de l'enceinte de Bab-El-Oued ? Bab Dzira en passant par Bab-El-Djedid et Bab-Azzoun qui entourent une Casbah comptant d?j? pr?s de 100.000 habitants.
Lorsque les Fran?ais y entr?rent par Sidi-Fredj en 1830, ils en firent un ghetto encercl? de casernes et de maisons d'arr?t, d?truisant des tr?sors d'architecture pour frayer sur le front de mer une estrade destin?e aux ?difices de la colonisation d'un style fade et sans attrait.
R?appropri?e apr?s sept ann?e de guerre, et 130 ann?es d'occupation et de r?sistance Alger est aujourd'hui une ville bruissante de jeunesse o? l’architecture futuriste du Centre des Arts rivalise avec celle de la coupole du Complexe Olympique du 5 juillet (Mohamed Boudiaf actuellement), o? la silhouette de l'h?tel Aurassi domine la meditarran?, o? les parcs des loisirs de Ba?nem, de Ben-Aknoun, du Caroubier et de la Victoire disputent la notori?t? au v?n?rable Jardin d'Essai, o? les ?changeurs de l'autoroute de l'Est tissent une g?om?trie variable d?fiant les lignes cubiques des maisons qui ont inspir? Pouillon et le Corbusier.
De nouvelles places, des souterrains, des centres commerciaux, des buildings, des t?l?ph?riques sont n?s ou sont en constructions, r?am?nageant le tissu urbain d?bord? par la croissance rapide de l'?conomie et de la population. Le centre de la ville se d?place progressivement et s'ordonnera, dans les prochaines ann?es, autour d'un grand ensemble qui regroupera au Hamma, le Palais des Congr?s, la Biblioth?que Nationale et le Palais de l'Assembl?e Nationale, point de d?part d'une ceinture qui reliera la place du 1er Mai ? l'a?roport international Houari Boum?di?ne et contournera la capitale.
Les hauteurs de la ville, embusqu?es dans les orangers, les palmiers et les pins d'eucalyptus, sentent toujours le jasmin, fleur de la cit?; de Bouzar?ah ? Kouba, en passant par El-Biar, Hydra, les Sources, la vue est imprenable sur la f?erie blanche qui a d?sormais pour noms Ben-M'Hidi et Didouche, Zighout et Ben-Boula?d, Abane et la Pointe, Benbouali et Ga?d, Amirouche et Debbih et tant d'autres martyrs de la R?volution.
Provincie: Annaba
Qui dit Annaba, la ville du jujubier, dit la Seybouse, l'Edough et la vaste plaine qui s'?tale ? perte de vue ? ses pieds. Oued, massif et surfaces fertiles conf?rent au site de la ville sa dimension trilogique, certainement celle qui attira tr?s t?t les Ph?niciens sur les lieux o? ils ?difi?rent leur premier comptoir au XIe si?cle avant J.C., suivis plus tard par les Romains qui annex?rent, apr?s la d?faite de Jugurtha, l'Hippone numide, devenue sous la direction de Saint-Augustin, le si?ge de l'?piscopat de la Rome chr?tienne.
Apr?s le passage des Byzantins et des Vandales, Annaba connut l'av?nement de l’islam durant lequel elle s'?panouit. Au 16e si?cle, elle se d?veloppa avec Kheirreddine qui en fit en 1533 une des places fortes du nouvel Etat alg?rien. Apr?s l'occupation fran?aise constamment combattue ? partir de l'Edough, la cit? abandonne son nom d'emprunt de B?ne pour reprendre son nom de bapt?me, et se m?tamorphose compl?tement, par?e des deux joyaux de l'industrie sid?rurgique et p?trochimique nationale: le complexe de fonte et d'acier d'EI-Hadjar et le complexe d'engrais phosphat?s, plac?s en amont et en aval des mines de l'Ouenza et du port, grande porte sur la M?diterran?e. Sa jeune universit?, son cours de la R?volution tr?s embelli, son h?tel international, le Seybouse, t?moignent aussi de son expansion et de sa modernisation. Son pass? est, quant ? lui, rappel? par les ruines d'Hippone, les thermes de Septi?me S?v?re, la citerne d'Hadrien, la mosqu?e de Sidi Bou-Merouan (Xle si?cle) et la basilique moderne de St Augus-tin (XIXe si?cle).
Aujourd'hui, Annaba, accoud?e ? sa vaste plaine d'orangeraies, s'impose, dans son d?cor bord? par la pointe de Ras-EI-Haddid et le Cap Rosa, comme un port ? vocation m?diterran?enne, d?sormais lieu de rencontre des jeunesses de ce lac promis ? la paix sur lequel se penche, du haut de ses 900 m, cet incomparable S?ra?di, le Cap de Garde, le port de Ch?ta?bi, et toute la c?te qui joint sur 100 Km EI-Kala ? Tunis.
Provincie: Gu?lma
Malaka, aux temps les plus recul?s de l'histoire, site punique important, puis Kalama sous l'occupation romaine, Guelma est r?put?e pour sa position strat?gique, ses ressources agricoles et thermales. St Augustin et Donatus en ont ?voqu? la prosp?rit?. D'autres personnages illustres ont rapport? les batailles que Jugurtha y livra en 109 avant J.C aux troupes romaines. On peut encore constater, au th??tre de 5.000 places construit au 2e si?cle avant J.C, et a la forteresse byzantine, les magnifiques vestiges de cette p?riode florissante. A l’?poque des Mouahhioine, Guelma fut marqu?e par la figure prestigieuse de Aboul Kassem Ahderrahmane El-Guelmi, dignitaire de l'Etat et proche de Abdelmoumen.
Fortement endommag?e par les trou pes coloniales fran?aises en septembre 1836, Guelma r?sista vaillamment a l'occupation et inscrivit, le 8 mai 1945, son nom dans le long martyrologe du peuple alg?rien, bravant la force brutale du colonialisme pour clamer l'aspiration de la Nation ? la libert?, au moment o? les puissances victorieuses du nazisme, avec le concours des colonies, la c?l?braient dans l'insouciance des int?r?ts des peuples du Tiers Monde.
Aujourd’hui, toute orient?e vers le d?veloppement ?conomique et socioculturel, Guelma renoue avec ses ambitions et son rayonnement. Dot?e de plusieurs entreprises industrielles d'envergure nationale, elle joue un r?le important sur l'axe Skikda-Annaba-Constantine.
Provincie: Constantine
Le bonheur de Constantine aurait ?t? complet Si du haut de ses balcons, au lieu de regarder l'horizon ferm? du Djebbel Chettaba, elle avait contempl? le grand large de la mer. A d?faut de cela, elle plane dans les airs ? 1.500m entre Djebel EI-Ouach et la vall?e du Hamma comme une Olympe tout juste retenue ? son socle d’airain par des ponts aux noms de saints (Sidi-M'cid, Sidi-Rached) qui r?unissent le Rocher aux plateaux do Coudiat et du Mansourah par-dessus des canons profond?ment creus?s par le Rhummel. Jeune et historique, bouillonnante de vie et asc?te, telle appara?t au visiteur cette ville o? tout est singulier, du site qui tient de l'acropole et du nid d'aigle a sa passion pour la culture et la science symbolis?e par de grandes figures intellectuelles comme Ahmed Bey, Abdelhamid Ben-Badis, R?dha Houhou, kateb Yacine et Malek Haddad.
Constantine se meut d'abord dans l'histoire comme dans son ?l?ment naturel, Elle a travers? toutes les ?poques Dans la position d'une capitale. Dans la Numidie libre, elle fut la Cirta de Syphax, Massinissa, Micipsa et Jugurtha. Durant l'occupation romaine, elle fut le grenier ? bl? de Rome contre laquelle elle se r?volta en 311 au prix de sa destruction par l'empereur Maxence. Reconstruite par l'empereur Constantin qui lui donna son nom, puis occup?e par les vandales de Genseric, elle resurgit sous la forme d'un puissant vecteur de la civilisation arabo-islamique, apr?s une br?ve pr?sence byzantine.
Fid?le ? sa renomm?e, elle est la cit? de la convivialit? et de l'esprit avec les Fatimides, les Zirides, les Mouahidine et les Hafsides. L’av?nement de l'Etat alg?rien moderne au 15e si?cle la propulse do nouveau au rang de capitale du beylick de l'Est. De cette p?riode, Constantine garde le souvenir de deux grands personnages qui font partie do sa l?gende: Salah Bey le souverain moderniste, et Ahmed Bey, le r?sistant. Du premier, elle a conserv? l'image d'un homme proche du peuple, du second, le plus beau palais du Maghreb construit en 1825, mais surtout la bravoure avec laquelle il combattit l’exp?dition fran?aise de Clauzel en 1836, apr?s avoir pr?serv? toute la r?gion de l’occupation coloniale sept ann?es apr?s l’entr?e du Duc de Bourmont ? Alger. L'attachement de cette cit? ? sa personnalit? arabo-islamique, repr?sent?e par l'animateur de l'Islah musulman, Abdelhamid Benbadis, fondateur de l'Association des Oul?mas Alg?riens, a fait ?chec ? toutes les politiques d'agression culturelle et d’assimilation pr?conis?es par la colonisation. Plaque tournante de la lutte de lib?ration dans le Nord-Est du pays, Constantine fut de 1954 a 1962 le th??tre d'?v?nements historiques et '?pisodes glorieux.
Aujourd'hui, face ? la vielle casbah ou sont demeur?es intactes des maisons fabuleuses datant du 16e et du 17e si?cles, se dresse la ville nouvelle avec ses quartiers modernes domin? par le building de 22 ?tages de l'Universit? et face ? la Medersa, ? la Grande mosqu?e de l'?poque ottomane et ? Djema? Sidi Lakhdar, la silhouette ?l?gante de l'Universit? des sciences islamiques "Emir Abdelkader" projette son ombre loin derri?re Bellevue. Et si elle conserve encore jalousement ses tr?sors comme la n?cropole m?galithique de Ouled Rahmoun, les dolmens de Salluste, le mausol?e de Massinissa, les ruines de Tiddis, les mosqu?es et les lacs de Djebel El-Ouach, elle ne s'?lance pas moins vers la conqu?te de l'avenir. Ses ?tudiants sont au nombre de 35.000. Son industrie m?canique qui produit moteurs et tracteurs, sous le label "Cirta" est connue au-del? des fronti?res du pays. Son r?seau ferroviaire qui se modernise, r?alise l'int?gration du triangle industriel Constantine-Annaba-Skikda, autant de r?alisations qui constituent aujourd'hui les p?les les plus s?rs du d?veloppement de la capitale de l'Est.
Provincie: Oran
Bien qu'elle tourne, apparemment le dos ? la mer, Wahran EI-Bahia la cit? de Sidi-EI-Houari, est une vile ouverte sur l'ext?rieur, active, moderne. Elle ne s’embarrasse pas de son pass? marqu? par trois si?cles d'occupation espagnole. Elle est la, bien install?e dans sa culture arabo-islamique comme aux jours fastes de sa fondation en 903 par les Arabes venus d'Andalousie. Son fonds qui s'est enrichi de l'apport des Zianides, des Zirides et des Mouahhidine jusqu'au 15eme si?cle n'a pue ?tre entam? par cette longue pr?sence des Espagnols, install?s en 1509 a la faveur d'une exp?dition dirig?e par Pedro Navarro.
Lib?r?e par Mohamed EI-Kebir ? la fin du 18e si?cle, elle est le si?ge du beylick de l’Ouest jusqu’en 1831 et joue avec Mascara et Tlemcen un r?le important dans l'organisation de la r?sistance de l'Emir Abdelkader ? la p?n?tration coloniale fran?aise. C'est dans Oran que la colonisation de peuplement exprima le plus ses pr?tentions: Espagnols et Francais refoulerent la population algerienne derriere les murs de la cite', sans succes puisque la guerre de liberation les y ramena pour une bataille qui allait dementir toutes les theses de la pacification.
Toujours plant?e ? l'abri de l'A?dour, face ? la baie de Mers EI-Kebir, Oran regarde aujourd'hui l'avenir avec r?solution et fait figure de m?gapole avec son universit? des sciences et de la technologie ultramoderne, son a?roport international de grande classe, son deuxi?me port du pays, sa maison de la Radio et de la T?l?vision et son urbanisme ?lanc? et sans fioritures Les vieux oranais restent cependant encore fortement attach?s ? leur ancien patrimoine, la vieille ville, le fameux quartier de Sidi EI-Houari en pleine r?novation et les monuments historiques les plus ?vocateurs, tels la porte du Caravans?rail et la mosqu?e du Pacha, la porte d'Espagne et le fort de Santa Cruz, qui brasse ? 400 m?tres d'altitude sur le Murdjadjo, un vaste panorama allant de Mers EI-Kebir aux collines du Sahel et ? la grande Sebkha.
Et puis le reste, sans quoi Oran ne serait pas Oran: le Boulevard Front de mer, le Belv?d?re et par-dessous tout, sa corniche bleue (74 Km de long) o? scintillent, ? l'Ouest, la station de Ain-Turck sur le cap Falcon (16 Km) et le complexe touristique des Andalouses sur le cap Lindies (7 Km), et ? l'Est Canastel et Kristel, plages tr?s courues, et plus loin, Arzew, site du grand complexe p?trochimique et de nombreuses criques pittoresques comme celle de la Fontaine des Gazelles. La culture et le spectacle ne sont pas absents de cette cit? de la bonne humeur qui doit ses lettres de noblesse dans ces domaines aux talentueux dramaturges Kaki, Alloula aux chanteurs Ahmed Wahby et Blaoui El-Houari et a l’in?narrable Ra?, le nouveau reggae qui d?ferle sur toute la c?te. Enfin, un environnement bien entretenu o? se distinguent le Parc des Planteurs (for?t de pins et de ch?nes verts), le Parc des loisirs et le Parc municipal avec ses massifs floraux et ses lacs artificiels donne un ornement suppl?mentaire aux atours de la ville.
Provincie: Tipaza
Situ?e sur la c?te, au pied du mont Chenoua, ? l’extremit? des collines du Sahel, Tipaza a le charme que conf?re la proximit? de la montagne et de la mer.
Bien abrit?e par le Chenoua, cette ville-port, fut un site id?al, choisi par les Ph?niciens sur la route des Colonnes d’Hercule (Gibraltar), pour ?tablir un de leurs fameux comptoirs.
Les vestiges de l’?poque d?montrent l’importance de Tipaza qui connut un essor remarquable sous le r?gne du souverain numide Juba II. Tipaza devint le prolongement de C?sar?e, et il y fut cr?? un v?ritable foyer d’Art et de Culture gr?colatine, o? fleurirent aussi des ?l?ments de la culture numide.
Au 1ersi?cle de notre ?re, sous le principat de Claudius, Tipaza devint colonie latine, pour se transformer, au IIe si?cle, en colonie romaine et s’agrandir vers l’ouest au d?pens d’une ancienne n?cropole. La muraille qui entourait la ville ?tait longue de plus de 2 km.
Tipaza fut aussi un des grands foyer du christianisme africain, religion nouvelle qui aura d’importantes r?percussions sur la vie politique de l’?poque. Les monuments religieux, les basiliques et les inscriptions attestent de l’ampleur prise par le christianisme ? Tipaza, comme d’ailleurs dans toutes les autres villes africaines.
Tipaza Village
Sur la route de Tipaza, en bordure de la for?t, une petite anse abrite le complexe touristique de Tipzaza-Village, l’une des plus ravissantes r?alisations du tourisme alg?rien.
Tipaza Matar?s
Dans le prolongement des ruines a ?t? construit le complexe touristique de Tipaza Matar?s. Les villas descendent en gradins vers la mer et l’ensemble forme une sorte de forteresse. Le style architectural rappelle l’antique Tipaza fortifi?e. Le massif du Mont Chenoua est le point culminant des collines du Sahel. Deux heures de marche, par diff?rents itin?raires, suffisent pour acc?der au sommet d’o? l’on peut admirer un magnifique panorama. La corniche du Chenoua, qui s’?tend jusqu’? Cherchell, abrite de petites plages pittoresques. Le Cap Chenoua offre une vue magnifique sur la baie et une promenade dans les grottes de la falaise.
Provincie: Gharda?a
La capitale du M'zab est une apparition stup?fiante dans un d?sert que l'on croit ingrat et st?rile, mais ou les hommes font pousser, au milieu d'une chebka savamment exploit?e, une v?g?tation qui est le fruit de l'ing?niosit? et de la pers?v?rance des survivants de l'ancien royaume de Tihert.
Ces hommes qui s’arr?t?rent d'abord ? S?drata, s’engouffr?rent plus avant dans le Sahara et construisirent, entre 1025 et 1048, El-Ateuf, Bounoura, Gharda?a, Beni-Isguen et Melika. Les palmeraies de la pentapole irrigu?es par des puits ? balancier ainsi que les jardins entretenus avec art, entourent des villes vivement color?es, aux lignes pures, domin?es par des minarets d'inspiration typiquement saharienne et ou s'organise une vie sociale tr?s riche centr?e sur la place du march? et la mosqu?e.
A Melika la rouge, Beni-Isguen la sainte, EI-Ateuf l'a?n?e, Gharda?a la capitale et Bounoura, se sont ajout?es d'autres villes, Berriane et Guerrara qui ?tendent le r?seau des centres commerciaux au rythme desquels bat le coeur de tout le sud jusque et au-dela des fronti?res. Tous les produits, (la fameuse deglet nour, la tapisserie, les articles de l'artisanat) y sont commercialis?s; des f?tes s'y tiennent chaque ann?e au printemps; Ouverte au progr?s, Gharda?a b?n?ficie, avec l'industrialisation et le d?veloppement de l'agriculture et du tourisme, des m?mes possibilit?s et des m?mes moyens que ceux offerts aux autres r?gions du pays et rel?ve un nouveau d?fi: celui de la modernisation...
De Historie van Algerije 1
Pour comprendre les grands choix de soci?t? et les orientations id?ologiques de l'Alg?rie contemporaine, pour reconstituer la trame essentielle de l'Unit? et de la permanence de la Nation alg?rienne, le recours aux ref?rences historiques est un passage oblig?, tant est grande l'importance de l'Histoire, non seulement comme instance d?terminante dans le d?velopement civilisationnel de ce pays, mais aussi comme explication g?n?tique, ciment et composante de la personnalit? nationale.
Comme expliquer, entre autres exemples, l'ind?fectible attachement du peuple alg?rien ? la libert? et ? l'ind?pendance, dans son combat contre la colonisation fran?aise, si on ne le relie pas, dans une continuit? intransgressible ? travers les si?cles, ? la r?sistance des hommes de cette terre ? toutes sortes d'imp?rialismes?
Comment expliquer la nature politique et le contenu social de la R?volution du 1er Novembre 1954 et les perspectives sur lesquelles elle s'est ouverte apr?s l'independance, si on n'en rattache pas l'analyse ? l'examen de la formation sociale pr?valant 1830, et des constantes socioculturelles que 132 ann?es de colonialisme n'ont pu r?duire?
Comment expliquer la vocation maghr?bine fondamentale de l'Algerie d'aujourd'hui, sans se r?f?rer aux grands desseins des Etats qui se sont succ?d?s au Maghreb central pour rassembler les peuples de la r?gion dans le mouvement d'un m?me destin? Ce sont l? des exemples d?monstratifs de la direction ?thique et m?thodologique que doit emprunter toute d?marche objective visant ? la recherche de la v?rit? historique ? propos de ce que fut et de ce qu'est devenue l'Algerie.
L' alg?rie dans la pr?histoire
l y a 500.020 ans, l'Alg?rie ?tait peupl?e des premiers hommes de type atlanthrope (d?couvert dans la wilaya de Mostaganem) auquel devait succ?der le type at?rien (decouvert ? Bir-El-Ater dans la wilaya de Tebessa), le type ib?romaurusien (decouvert ? Mechta Al-Arbi dans la wilaya de Constantine), et le type capsien r?pandu ? l'Est et au Sahara.
Les populations s'organisent au premier mill?naire avant l'?re chr?tienne, en tribus qui exploitent sur un monde communautaire les terres et les parcours et forment des principaut?s dirig?es par un Aguellid, chef militaire et politique, pr?figuration de la direction unifi?e de l'Etat. C'est de cette ?poque que date la fondation des premiers comptoirs ph?niciens.
Les tribus les plus connues qui peuplaient alors le Maghreb ?tainet les Numides, les Maures, les Libyques et les Garamantes. C'est tribus allaient ?voluer rapidement apr?s la fondation de Carthage et l'entr?e de Rome au Maghreb et les affrontements h?g?moniques qui se produisirent entre les deux puissances.
L'Etat numide
Alors que les trois guerres puniques opposaient Carthage ? Rome pour la ma?trise des positions imperialistes strat?giques dans le continent africain, le premier Etat alg?rien se forma au 3eme et 2eme si?cle avant l'?re chr?tienne, sous le r?gne de Syphax puis Massinissa, chefs de la cavalerie numide et qguellids respectifs des Masaesyles et des Massyles, avec comme capital Siga puis Cirta, centre ?conomique prosp?re et puissant.
Sous le r?gne de Massinissa, l'Etat alg?rien d?veloppe l'agriculture en fixant les populations nomades, fonde des villes, organise une administration efficace, met sur pied une arm?e fortement ?quip?e et donne une ?lan sans pr?c?dent aux arts et ? la culture, assimilant les apports puniques et hell?nes qu'il a su int?grer et transformer.
L'expansionnisme romain
La chute de Carthage, en 146 avant J?sus Christ, ouvre la voie ? l'expansionnisme de Rome, qui ne peut alors tol?rer l'existance d'un Etat fort, ind?pendant et uni, tel que l'a laiss? ? sa mort, en 148 avant l'?re chretienne, le grand faiseur d'empires que fut Massinissa.
L'?miettement du territoire numide, du fait du partage du royaume entre des successeurs rivaux, facilite les desseins de Rome qui lance ses l?gions en 111 avant J.C contre la Numidie. La r?sistance du Jughurta dure de longues ann?es, ?puisant au moyen de la tactique de la guerrilla les forces de l'occupant, contraignant ces derni?res ? user d'exp?dients. Le chef de l'Etat numide fut finalement assassin? ? Rome en 104 avant J.C apr?s qu'il fut captur? et emprisonn? ? Tullianum. La voie ?tait ouverte ? l'annexion de la Numidie. Elle fut achev?e en 25 avant J.C.
Mais les insurrections, qui jalonn?rent cette p?riode ne cess?rent ? aucun moment. Elles connurent leur apog?e, avec le soul?vement dirig? par Tacfarinas (17 apres J.C), appuiy?es par une resistance culturelle, dont le schisme donatiste fut le temps fort. Les r?volte de Gildon, des Circoncellions et de Firmus finirent, avec bien d'autres jusqu'au 4eme si?cle, de pr?cipiter le processus de d?composition de l'Empire romain.
L'occupation n'eut, pour ces raisons, aucun r?pit au cours des cinq si?cles drant lesquels elle tenta par tous les moyens de proc?der, mais en vain, ? la romanisation forc?e de la Numidie, car, au moment o? les vandales de Genseric occupent Hippone en 430, Rome qui ne peut p?n?trer dans le territoire ? plus de 150Kms de la c?te, n'est en mesure de dresser un bilan positif de sa longue pr?sence dans le pays.
La suite des ?v?nements ?tablira l'?chec de la politique de romanisation, prouv? par la fid?lit? s?culaire du peuple ? ses principes id?ologiques et ? ses valeurs religieuses et sociales authentiques.
L'interm?de byzantin de Justinien, dont l'empire sera bient?t disloqu? ne pourra rien sauver de la d?confiture romaine et devra, apr?s avoir chass? les Vandales en 534, s'incliner devant l'Islam, venu apporter aux habitants de la Numidie un message religieux, politique et social, r?volutionnaire, fondamentalement nouveau par rapport ? ceux qui l'ont jusque-l? pr?c?d?.
L'av?nement de l'islam
"La p?n?tration de l'Islam dans la r?gion, d?clare la Charte nationale, l'adh?sion qu'il a suscit? chez les habitants, associ? au lien organique entre l'Islam et la langue arabe en tant que lamgue du Coran, ont marqu? les d?buts d'une ?re nouvelles qui a introduit des transformations radicales dans la r?gion et op?r? la fusion de ses structures sociales, ?conomiques et culturelles dans le creuset de la civilisation arabo-islamique. De ce fait, l'ensemble des populations d'Alg?rie ont form? une soci?t? nouvelle, o? se sont parachev?es les composantes de sa personnalit?. Ainsi l'Alg?rie a pu reprendre dans le cadre du Maghreb arabo-islamique, la poursuite de sa marche civilisationnelle, arr?t?e en raison de la domination romaine"
La p?n?tration de l'Islam commen?a en 647 et prit son essor avec Okba Ibn Naf?a, qui fonde Kairouan en 670, et arrive jusqu'aux rives de l'Atlantique, entra?nant sur ses traces Hassan Ibn Nouaman, Moussa Ibn Nouca?r, etbTarek Ibn Ziad, figure l?gendaire qui ouvrira ? l'Islam la route de l'Espagne.
Les Etats
Le premier Etat, fond? en 787, est l'Etat rostomide, remarquable par son organisation ?conomique. Abderahmane Ibn Rostom, le dirige en s'appuiyant sur un pouvoir d?mocratique install? dans une capitale (Tihert) renomm?e par la position-cl? qu'elle occupe avec Sijilmassa sur la route africaine de l'or.
Le royaume rostomide d?placera sa capitale ? Sedrata, puis au Sahara, apr?s que la dynastie des Fatimides eut investi Tihert en 911 et install? son autorit? dans une nouvelle capitale: Mahdia (Tunisie). Le deuxi?me Etat, dont le rayonnement fut notable ? partir du X?me si?cle, f?t l'Etat ziride dont le fondateur Bologuin Ibn Ziri Ibn Manad r?gna ? Alger. Il urbanise le pays en cr?ant de nombreuses villes.
En 1007, l'Etat hammadite, dont la capitale fut tour ? tour la Kala? de Beni Hammad et Naciria (B?ja?a) approfondit l'oeuvre d'urbanisation entam?e, et organisa une ?conomie marqu?e par les intenses activit?s commerciales qu'il menait en direction de l'Afrique et de la M?diterran?e, servant de lien dynamique entre l'Europe et le continent africain.
L'unification du Maghreb
Alors que l'autorit? du pouvoir central se rel?chait, que l'influence des B?ni Hilal s'effa?ait et que Ibn Tachfin finissait de r?gner ? la t?te de la dynastie des Mour?bitine, les tendances unitaires du Maghreb ne s'exprim?rent avec le plus d'efficacit? u'avec l'av?nement de l'Etat des Mouahhidine (1147) qui, avec Ibn Toumert et Abdelmoumen, sut r?aliser pour la premi?re fois dans l'histoire, l'unit? de l'ensemble maghr?bin en 1160. "l'unit? du Maghreb arabe,?crit la Charte nationale,apr? s'?tre confin?e dans les domaines culturel et religieux, et dans une certaine mesure, ?conomique, s'est ?tendue au plan politique et a contribu? ? dynamiser l'urbanisme et ? assurer la prosp?rit? ?conomique. Elle a, en outre, conduit ? un d?veloppement culturel et scientifique sans pr?c?dent... L'apparition de philosophes de renomm?e mondiale tels Ibn Rochd, Ibn Tofail et Ibn Badja confirme l'importance de l'apport de l'Etat des Mouahhidine dans le domaine culturel et sa contribution ? la civilisation universelle"
L'Etat Zianide
L'effondrement de l'Etat des Mouahhidine pris entre l'activisme des Etats chr?tiens et les probl?mes d'administration interne, c?de progressivement la place au royaume Hafside ? Tunis, au royaume Merinide ? Fes, et au royaume Zianide ? Tlemcen.
L'Etat Zianide conf?re un ?clat particulier ? cette p?riode (1235-1518) et s'impose comme le plus important centre de rayonnement ?conomique et scientifique sous la direction de Yaghmorassen Ibn Ziane. Cet Etat, ?galement connu sous le nom de royaume abdelwadide, s?dentarise les nomades, assure la s?curit? des fronti?res, et se d?fend avec tenacit? contre les convoitises de ses voisins.
Les agressions espagnoles
L'affaiblissement du monde islamique, min? par les rivalit?s des pr?tendants au pouvoir, fit entre Machrek et Maghreb, ensemble, dans une spirale de crises, mises ? profit par les Etats chr?tiens, depuis longtemps d?cid?s ? prendre pied sur des territoires militairement et ?conomiquement avantageux apr?s qu'ils eurent men? ? terme la reconquista par la prise de Grenade en 1492.
La r?sistance oppos?e par l'Etat zianide aux agressions espagnoles s'appuyait sur l'adh?sion combattante des populations, mais la prise d'Oran en 1508, le ran?onnement de nombreux ports de la c?te et l'?dification ? Alger d'une forteresse sur le Pe?on risquaient de l'entamer s?rieusement. L'appel alors lanc? aux fr?res Arroudj et Kheirddine, permit de renverser la situation et de r?unir les conditions d'une meilleure organisation de la lutte contre l'invasion ?trang?re et les tentatives de prolonger au Maghreb les croisades d'Orient.
L'Etat alg?rien moderne
Les succ?s remport?s par Arroudj, puis par Kheireddine, qui continue l'oeuvre de son fr?re, en detruisant les Pr?sidios et le fort espagnol en 1529, et en ?tendant l'autorit? du nouvel Etat sur un vaste territoire, d'o? sont chass?s les agresseurs ?trangers, font respecter et craindre l'Alg?rie dont la souveraint? fait d?sormais l'ojet de reconnaissances internationales de la part des plus grandes puissances de l'?poque avec lesquelles elle conclut trait?s et conventions (avec les pays Bas en 1663, avec la France de Louis XIV en 1670, avec l'Angleterre en 1681, avec l'Espagne en 1791, avec les Etats-Unis en 1815).
L'Etat alg?rien connait, sous sa forme moderne, une p?riode faste de trois si?cles, fond?e sur un territoire aux fronti?res d?limit?e et reconnues, sur la puissance de sa flotte qui a fait ?cheque ? l'empereur espagnol Charles Quint, venu en 1541 ? la t?te 500 navires, prendre Alger, ainsi que sur une organisation politique et diplomatique faible.
De nombreux facteurs objectifs, int?rieurs et ext?rieurs, ? caract?re technique, scientifique, militaire ou doctrinaire lui firent cependant amorcer progressivement un mouvement de d?clin, qui d?bouchera sur une situation de faitblesse, source d'interventions, d'immixions nombreuses, sous-tendues par une politique concret?e entre les Etats europ?ens, visant ? faire passer l'ensemble du monde arabo-musulman sous la domination d'un colonialisme ascendant.
L'Alg?rie fit le premier Etat arabo-musulman du Maghreb vis?, en raison de ses ressources, de sa position et du r?le pr?pond?rant qu'il joue en M?diterran?e. Touts les pr?textes financiers et diplomatiques furent utilis?s pour tenter de saper son influence et porter atteinte ? son int?grit? territoriale et ? sa souverainet?.
La colonisation Fran?aise
Apr?s la d?faite de sa flote dans la bataille de Navarin en 1827 et les pertes s?v?res qu'elles y subit aux c?t?s de la flotte ottomane face ? la coalition des forces navales fran?aises, britaniques et russes, l'Alg?rie va devoir faire face ? l'agression la plus barbare de son histoire lorsque Charles X d?cide l'exp?dition de Juin 1830 sous la conduite du G?n?ral de Bourmont et da l'Amiral Duperr?, qui d?barquent sur la c?te de Sidi Fredj.
Le peuple alg?rien, qui prit les armes d?s les premi?res heures de l'agression, poursuit la r?sistance sur toute l'?tendue du territoire national, notament ? Constantine et ? Annaba, o? le Bey Ahmed l?ve des troupes qui stoppents l'avanc?e des g?n?reaux fran?ais.
Mais c'est surtout Abdelkader, fils de Mahieddine qui organise d?s 1832, date de sa proclamation comme Emir et sur une grande ?chelle, une r?sistance men?e de main de ma?tre par un Etat qui frappe la monnaie, l?ve les imp?ts, administre le territoire, forme des arsenaux approvisionn?s par les fabriques nationales, entretient des relations diplomatiques ? partir d'une capitale, Mascara, autour de laquelle une arm?e populaire entreprend de contenir et de repousser les assauts colonialistes.
La r?alit? de cet Etat se manifeste avec ?clat lorsque l'Emir Abdelkader contraint le G?n?ral Desmichels ? signer le trait? du m?me nom en 1834 et administre de s?rieux revers ? l'arm?e francaise dans la bataille de la Macta en 1835, et dans celle de la Tafna o? Bugeaud signe avec l'Emir le trait? de 1837. L'attaque du camp de l'Emir en Mai 1843 par le duc d'Aumale et la prise auparavant de la ville de Constantine (1837) inaugurent une serie d'insucc?s qui d?bouche ? partir de 1847 et jusqu'en 1881 ? la colonisation de tout le nord du pays.
Celle-ci est une colonisation de peuplement spoliant les meilleurs terres du pays, expropriant et chassant les paysans des plaines vers les montagnes avec l'aide des grandes banques et des soci?t?s fonci?res capitalistes. Deux millions d'hectares sont pill?s de cette mani?re en 1871 notamment apr?s l'insurrection de Mokrani, et 500.000 colons s'installent sur les grandes plaines expoitant les paysans alg?riens d?poss?d?s par la loi Warnier. Il seront un milion ? la fin de la deuxi?me guerre mondiale qui extrvertissent l'?conomie nationale, la rattachant ? des int?r?ts ?trangers au peuple alg?rien.
La r?sistance qui s'est dans un premier temps poursuivie par les armes avec les insurrections des Za?tcha (1844), des Ouled Sidi Cheikh (1864), de Mokrani, Boumezreg et Cheikh El-Haddad (1871), de Bouamama (1881), de Boumaza, de Boubaghla, de Fatma N'Soumer, d'El Brakna, de Nasser Benchohra, de Bouchoucha, de Cheikh Amoud au Hoggar (1920) attestant l'irr?dentisme de la Nation, a rev?tu ? la fin du si?cle des formes culturelles, religieuses et sociales d?cisives qui ont r?ussi ? sauvegarder enti?rement le ciment de la personnalit? nationale: l'Islam et la langue arabe, pr?parant l'av?nement du mouvement nationaliste.
Le mouvement Nationaliste
Le mouvement nationaliste se d?veloppe ? partir de 1926, date de la formation de l'Etoile Nord-Africain qui revendique l'ind?pendance imm?diate et sans condition de l'Ag?rie, faisant la d?monstration de la st?rilit? des solutions avanc?es par les partisants de l'assimilation qui se recrutent dans les rangs du mouvement des jeunes alg?riens et de la f?d?ration des ?lus musulmans d'Algeire. L'Emir Khaled, petit fils de l'Emir Abdelkader, utilise son journal " El Iqd?m " pour demander des r?formes.
Sur cette lanc?e, une s?rie de formations et d'associations se constituent et se mobilisent dans la recherche des meilleurs moyens de faire avancer la bataille pour la libert?. Apr?s son interdiction en 1929, l'Etoite Nord-Africaine s'?tablit en Alg?rie, reprend ses activit? d?s 1933, et publie en 1935 son journal " El Ouma ". Entre temps, Abdelhamid Ben-Badis qui avait lanc? le mouvement de l'Islam dans ses journaux, El-Mountaqid et Ech Chihab, fonde en 1931, l'Association des Oulemas et entreprend un patient travail de prise de conscience, en compagnie de Cheikh El Ibrahimi, Cheikh El Okbi et Cheikh Larbi Tbessi.
La deuxi>me interdiction de l'Etoile Nord-Africaine en 1937, entra?ne les militants ? se regrouper autour d'un nouveau parti, le Parti du Peuple Alg?rien (P.P.A) qui prend sa succession en MArs 1937.
En butte aux arrestations et aux interdictions, le P.P.A c?de la place en Octobre 1946 au Mouvement pour le Triomphe des Libert?s D?mocratiques (M.T.L.D). Xinq mois auparavant, l'Union D?mocratique du Manifeste Alg?rein vit le jour apr?s la publica tion en 1943 du Manifete du Peuple Alg?rien, suivie de la cr?ation des Amis du Manifete et de la Libert? (A.M.L)en 1944.
La dure r?pression du 8 Mai 1945 (45.000 victimes) avait alors fait appara?tre, d'un c?t?, le peu d'?cho que rencotrait dans le syst?me colonial la lutte l?galiste des partis, et de l'autre c?t?, l'enti?re disponibilit? des masses ? emprunter la seule voie m?me de permettre le recouvrement de l'ind?pendance nationale. Deux ans plus tard, l'Organisation Sp?ciale (l'OS) est cr??e pour pr?parer le passage ? l'action. Dans le climat de crise qui affecta par la suite le mouvement nationaliste un groupe de militants du M.T.L.D - P.P.A d?cide ? travers le Comit? R?volutionnaire pour l'Unit? et l'Action (C.R.U.A), de d?passer les clivages internes et d'engager la lutte arm?e. le 1er Novembre 1954 devenait possible.
La R?volution
Une nouvelle p?riode s'ouvre pour l'Algerie. Une R?volution sans pr?c?dent dans l'histoire du pays avait pris le d?part pour une longue marche, consacrant dans un cadre organis? et selon des m?thodes nouvelles, la r?sistance permanente du peuple alg?rien.
La cr?ation du Front de Lib?ration Nationale et de son bras arm?, l'A.L.N, allait bouleverser le paysage politique et les donn?es de la question alg?rienne, prenant de court les forces d'occupation auxquelles de violents coups de boutoir allaient ?tre ass?n?s simultan?ment le 1er Novembre 1954 dans les Aur?s, le Nord Constantinois, la Kabylie, l'Alg?rois, etc..., et tour ? tour le 20 Ao?t 1955, avec l'offensive g?n?ralis?e contre les positions de l'arm?e coloniale, le 20 Ao?t 1956 avec le Congr?s de la Soummam, en 1957 avec la gr?ve des huit jours et le d?clanchement de la bataille d'Alger, et la m?me ann?e avec la bataille des fronti?res, actions qui allaient accentuer la mobilisation des forces vives de la Nation avec la fondation de l'Union G?n?rale des Travailleurs Alg?riens le 24 F?vrier 1956, l'engagement des ?tudiants dans la lutte avec la gr?ve du 19 Mai 1956, la cr?ation de l'Union G?n?rale des commer?ants Alg?riens et de la F?d?ration de France qui allait porter les op?rations militaires sur le territoire m?me de l'ennemi.
Malgr? l'?tat d'urgence, le quadrillage de l'ensemble du territoire par pr?s d'un million de l?gionnaires, de soldats du contingent et d'effectifs du pacte de l'Otant, la multiplication des zones interdites, la syst?matisation de la torture par la 10eme division de parachutistes du G?n?ral Massu, les arrestations massives et les massacres de centaines de milliers de civils, les bombardements au napalm et la destruction de 8.000 villages, les tentatives de s?parer le peuples du Maghreb avec l'agression de Sakiet Sidi Youcef le 8 F?vrier 1958, les men?es des ultras le 13 Mai 1958, la radicalisation des op?rations de guerre (" Jumelles " et " Pierres Pr?cieuses ") avec l'arriv?e au pouvoir du G?n?ral De Gaulle, le putch du 22 Avril 1961, l'entr?e en sc?ne de l'O.A.S, la campagne de la terre br?l?e, le dernier quart d'heure et la recherche d'une 3eme force, la tentaive d'amputation de l'Alg?rie de sa partie saharienne, malgr? tout cela, le peuple alg?rien sous la banni?re du F.L.N, demeure ? l'avant du front, group? autour des institutions de la R?volution, le Comit? de Coordination et d'Ex?cution (C.C.E) le Conseil National de la R?volution Alg?rienne (C.N.R.A) form?s au congr?s de la Soummam et le Gouvernement Provisoire de la R?publique Alg?rienne (G.P.R.A), form? en 1958 ? Tunis.
Le Maghreb, l'Afrique avaient d?ja b?n?fici? de la dynamique et des cons?quences internationales du 1er Novembre 1954. Les contacts de Melun, les n?gociations d'Evain, s'ach?vent sur les accords du 18 Mars 1962, instaurant pour le lendemain, un cessez-le feu et d?cidant un r?f?rendum d'autod?termination qui aura lieu le 1er Juillet 1962 par le peuple alg?rien avait ?t? pay?e au prix le plus fort: 1.500.000 martyrs que la NAtion ne cessera d'honorer parcequ'ils furent les meilleurs fils de cette g?n?ration de Novembre qui a rendu ? cette terre et ? ses hommes la dignit? et la Libert? dont ils s'?taient toujours par?s depuis les temps les plus recul?s.
En payant ce prix, le mouvement nationaliste populaire ne s'arr?te pas ? la simple reconqu?te des attributs de la souverainet?, il donne ? l'ind?pendance un contenu r?volutionnaire qui va transformer radicalement l'?conomie et la soci?t? alg?riennes.
La restauration de l'Etat alg?rien par la R?volution victorieuse, inaugura une ?re nouvelle, celle de l'?dification nationlae que la Charte d'Alger mit en exergue apr?s le Programme de Tripoli. Tr?s t?t marqu? par toutes sortes d'entraves, le processus auquel ell donna naissance jalonnera cependant les vingt-cinq ann?e qui suivront d'?c?nements importants.
D?s le redressement du 19 Juin 1965, l'ensemble du pays s'attellera ? la r?alisation de ces t?ches d?terminantes que furent tour ? tour, l'?vacuation des derni?res troupes ?trangeres, la nationalisation des banques, des mines, des hydrocarbures, le lancementdes plans nationaux de d?veloppement, la syst?matisation de l'?ducation et de la formation, la r?volution agraire, la m?decine gratuite, toutes t?ches que viendra consacrer l'adoption de la Charte nationale et de la Constitution en 1976.
Le quatri?me congr?s du F.L.N qui constitua en 1979 un moment de grande maturit? dans l'histoire de la R?volution, proc?da ? une ?valuation objective des efforts fournis en oeuvrant ? l'exploitation coh?rante des potentialit?s et capacit?s humaines et mat?rielles nationales, pour concr?tiser le principe du " compter sur soi " et faire ?voluer l'?conomie dans le cadre d'une planification rationnelle. Il sera suivi par trois autres congr?s tout aussi importants par les mesures qui y furent prises.
De Historie van Algerije 2
L’Alg?rie, cl? de vo?te de l’Afrique, convoit?e depuis des mill?naires, s'est trouv?e, des l'aube des temps, plac?e au carrefour des courants civilisationnels les plus puissants et les plus varies. C'est un pays qui se trouve ? la fois aux portes de l'Europe, du Bassin Mediterran?en, de l’Afrique et au centre du Maghreb. La pr?sence humaine en Alg?rie remonte, d’apr?s les vestiges, a 400.000 ans, ?ge que l'on attribue aux restes de l'Atlanthrope, d?couverts dans les s?diments du lac pr?historique Ternifine en Oranie a l'Ouest du pays.
Comme l'attestent les d?couvertes impressionnantes et fascinantes de peintures et de gravures rupestres du Tassili N'ajjers et du Tassili Hoggar, c'est au Sahara, ou le climat ?tait plus humide qu'aujourd'hui que la civilisation n?olithique devait conna?tre son apog?e. C'est dans cette r?gion que le plus riche mus?e d'art pr?historique du monde existe.
A l'aube de son histoire, L'Alg?rie ?tait peupl?e de Berb?res appel?s Amazigh. Ils connaissaient l’?criture (caract?res semblables au Tifinagh des Touaregs actuels), le dessin etc... Les populations berb?res s'organisent en tribus au premier mill?naire avant l’?re chr?tienne, et forment des principaut?s, gouvern?es au sommet de la hi?rarchie par un souverain qui portait le titre d'Aguellid (chef militaire et politique). Ainsi, bien avant l’arriv?e des ph?niciens, les berb?res avaient ?difie une v?ritable civilisation. C'est de cette p?riode que date les premiers comptoirs ph?niciens.
Les premiers royaumes berb?res r?pertori?s par les historiens sont ceux de Massaesyles et des Massyles. L’Alg?rie s'appelait alors NUMIDIE. Elle fut gouvern?e par plusieurs g?n?rations de rois berb?res de SYPHAX ? JUBA II. CARTHAGE fut fond?e en 814 avant l’?re chr?tienne. Tr?s vite, gr?ce aux ?changes commerciaux elle devint tr?s prosp?re et les Carthaginois annex?rent d'importants territoires.
Alors que les guerres puniques opposaient Rome ? Carthage, la Numidie, sous le r?gne de Syphax mais surtout de Massinissa (2eme si?cle avant l’?re chr?tienne), developpe son agriculture en fixant les nomades. II fonde des villes et organise une administration. II met ?galement sur pied une arm?e et donne un elan aux arts et ? la culture. Massinissa avait r?ussi ? unifier la Numidie de l'ouest ? l'Est et ? faire prosp?rer la Capitale CIRTA (Constantine aujourd’hui).
La chute de Carthage en 146 avant l’?re chr?tienne et l’?miettement du territoire Numide (partage du territoire entre des successeurs rivaux) permet ? Rome, qui ne pouvait accepter l'existence d'un ?tat fort, de lancer ses troupes contre la Numidie.
Malgr? la r?sistance de Jughurta durant de longues ann?es, I'annexion par Rome de la Numidie (qui devient le grenier de Rome) fut achev?e en l'an 25 avant l’?re chr?tienne. D?s lors, et en marge des r?voltes des berb?res contre Rome, dont la plus importante fut celle que dirigea Tacfarinas (17 apr?s l’?re chr?tienne), une nouvelle civilisation se cr?e dans le pays comme l'atteste les vestiges architecturaux de Cherchell, Tipaza, Djemila Timgad etc...
Au Veme si?cle, les vandales, venu d'Espagne, envahirent l'Afrique du Nord. Leur pr?sence en Alg?rie fut de courte dur?e, ils s’install?rent en Tunisie ou ils resteront un si?cle. Les byzantins arriv?rent vers le milieu du VI eme si?cle. Ils se heurt?rent durant un si?cle aux m?me tribus que les Carthaginois et les romains.
La p?n?tration de l'Islam dans la r?gion, l’adh?sion qu’il a suscit? chez les habitants, associe au lien organique entre l'Islam et la langue arabe en tant que langue du Coran, ont marqu? les d?buts d'une ?re nouvelle qui a introduit des transformations radicales dans la r?gion et op?re la fusion de ses structures sociales, ?conomiques et culturelles dans le creuset de la civilisation arabo-islamique. De ce fait l'ensemble des populations d’Alg?rie ont forme une soci?t? nouvelle, ou sont parachev?es les composantes de sa personnalit?. Ainsi l’Alg?rie a pu reprendre dans le cadre du Maghreb AraboIslamique la poursuite de sa marche civilisationnelle.
La p?n?tration de l'Islam commen?a en 647 et prit son essor avec Okba Ibn Nafaa, qui fonde Kairouan en 670 et arrive jusqu’aux rives de l'Atlantique entra?nant sur ses traces Hassan Ibn Nouaman, Moussa Ibn Noucair et Tarek Ibn Ziad, figure l?gendaire qui ouvrira ? l'Islam la route de l'Espagne.C'est l’apog?e d'une grande p?riode de la civilisation musulmane.
La carte politique de l'Afrique du Nord pr?sente d?s le IXeme si?cle la division actuelle: Tunisie - Alg?rie - Maroc. L’Alg?rie est organis?e en plusieurs royaumes. Les plus marquants sont le royaume de Tihert fond? par la dynastie des Rostemides, l’?tat Ziride dont le fondateur Bologhine Ibn Manad r?gna ? Alger et l’?tat Hammadite dont la capitale fut tour ? tour la Kalaa des Beni Hammad et Naciria ? Bejaia.
C'est l’?poque, ou le Maghreb joue un r?le pr?pond?rant dans les ?changes entre l'Afrique, l'Orient et l'Europe. C'est aussi l’?poque ou Ibn Rochd traduit Aristote, ou Ibn Khaldoun jette les bases de l’histoire et de la sociologie. C'est ?galement a cette ?poque que les universit?s de Tlemcen, Bejaia, Constantine, Tunis et Fes furent les foyers de culture les plus r?put?s.
Au d?but du XVIeme si?cle, de nouvelles donn?es transforment de nouveau le destin de l’Alg?rie qui devient l’enjeu de l'expansionnisme espagnol. Apr?s la prise d'Oran par les Espagnols et la d?sagr?gation du royaume de Tlemcen, il est fait appel aux fr?res Barberousse. En 1552, Tlemcen est d?tr?n?e par les Turcs et en 1560 Alger devient R?gence de l'empire Ottoman. C'est le d?but d'une nouvelle ?poque qui dura trois si?cles: p?riode ou elle deviendra une puissance maritime mondiale.
La R?gence turque prendra fin en 1830 avec la colonisation fran?aise qui dura 132 ans. Durant cette p?riode, la r?sistance alg?rienne se poursuit sur tout le territoire, pour atteindre son point culminant le 1er Novembre 1954. L’Alg?rie recouvrera son ind?pendance le 5 juillet 1962 apr?s sept ann?es de guerre contre le colonisateur fran?ais.
Depuis, l’Alg?rie s’attele ? la construction d'un Etat moderne pour rattraper le retard cumul? durant la colonisation dans tous les domaines. Aujourd’hui, l’Alg?rie entre dans une phase importante de son histoire apr?s les evenements d'octobre 1988. De profondes modifications dans l'organisation des institutions nationales et politiques sont entreprises. Elles ouvrent la voie ? l'instauration d'une d?mocratie pluraliste: La Constitution du 23 f?vrier 1989 dote celle-ci des r?gles qui d?terminent sa nature et son fonctionnement. Ses principales caract?ristiques sont la s?paration des pouvoirs ex?cutifs, l?gislatifs et judiciaires.
Personne
Amirouche
De son vrai nom A?t Hammouda, il naquit, le 31 octobre 1927, au village de Tassaft Aguemoun, dans le Djurdjura. Issu d'une famille pauvre, il eut une enfance et une adolescence particuli?rement difficiles durant lesquelles prit forme son aversion pour le colonialisme. C'est ainsi qu'il adh?ra ? toutes les initiatives nationalistes auxquelles il put participer. En 1950, il entra au MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libert?s D?mocratiques.) Ses activit?s le firent remarquer par la police coloniale, qui l'arr?ta la m?me ann?e et lui infligea une interdiction de s?jour ? Alger. Plusieurs fois contr?l?, arr?t? ou inqui?t? par les autorit?s, il d?cida, en 1954, de se rendre en France, o? il reprit contact avec le mouvement nationaliste. A la fin de l'ann?e, il regagna le pays et fut parmi les premiers ? r?pondre ? l'Appel du 1er novembre 1954.
Ses ant?c?dents politiques et sa connaissance de la r?gion font qu'il se voit confier de grandes responsabilit?s dans l'organisation de la lutte arm?e en Kabylie. Apr?s avoir occup? plusieurs postes, il est d?sign? comme commandant de la zone qui deviendra par la suite la wilaya III. En quelques mois, il se retrouve ? la t?te d'une organisation militaire puissante qui multiplie les op?rations contre l'arm?e fran?aise et l'administration coloniale. Tr?s vite, les commandos dirig?s par Amirouche acqui?rent une grande r?putation et, s'ils sont insuffisamment ?quip?s, on leur reconna?t une grande efficacit? et une exceptionnelle mobilit?.
Tout cela vaudra ? Amirouche d’?tre charg? de la protection du Congr?s de la Soummam (20 ao?t 1956.) Une partie des unit?s qu'il commande se positionnera autour du lieu du congr?s (Ifri, commune d'Ighzer-Amokrane) tandis que l'autre partie s’engagera dans de multiples accrochages avec l'arm?e fran?aise pour faire diversion.
Pendant ce temps, Amirouche participe au congr?s et contribue avec les autres chefs de la R?volution ? d?finir les structures politiques, administratives et militaires du pays. Le congr?s achev?, il rejoint son quartier g?n?ral et entreprend d'organiser ses unit?s selon les recommandations retenues.
Les combats reprennent de plus belle dans la wilaya III et, en d?pit des ratissages ? grande ?chelle et de la mobilisation de moyens colossaux par l'arm?e fran?aise, chaque mois qui passe laisse un bilan impressionnant en embuscades, attentats et op?rations diverses.
On signale Amirouche et ses unit?s en plusieurs endroits ? la fois! Mais les difficult?s ne manquent pas: l'arm?e fran?aise d?ploie des milliers d'hommes; des dizaines de villages sont ras?s, coupant dans certaines zones les moudjahidin du soutien actif des populations alors d?port?es; les munitions viennent ? manquer...
Amirouche d?cide alors, avec Haou?s, chef de la wilaya VI, de se rendre ? Tunis pour s'y concerter avec d'autres responsables de la R?volution. En mars 1959, il se rend donc vers le sud pour y rencontrer Haou?s, mais, rep?r?e par l'ennemi, la katiba qui l'escorte doit affronter trois r?giments de parachutistes. Le combat en terrain d?couvert est par trop in?gal. Amirouche et quelques hommes r?ussissent ? fausser compagnie ? leur adversaire.
Une semaine apr?s, le 28 mars, ils rencontrent Haou?s au sud de Bou-Saada et ils se dirigent ensemble vers la Tunisie. Mais le groupe est alors attaqu? par des unit?s de l'arm?e colonialiste: 2.500 soldats fran?ais contre une cinquantaine de moudjahidin. La bataille tourne rapidement au massacre et Amirouche tombe aux c?t?s de Haou?s. L’Arm?e de Lib?ration Nationale perdait ainsi deux de ses plus brillants officiers mais le combat ne cessa pas pour autant et les wilayates qu'ils commandaient continu?rent ? porter des coups terribles ? l'ennemi.
Hadj Ahmed Bey
Hadj Ahmed, dernier bey de Constantine, est l'une des grandes figures de la r?sistance au colonialisme. N? ? Constantine vers 1784, il fut ?lev? chez ses oncles maternels ? la campagne. Il apprit l'art ?questre tr?s jeune et manifesta une habilet? et un courage peu communs.
Apr?s avoir occup? plusieurs postes de responsabilit?, il devint gouverneur du Beylik de l'Est en 1826, au temps du Dey Hussein. Gr?ce ? sa ferme d?termination et ? son intelligence politique, il sut r?soudre d’innombrables probl?mes internes. Il livra et remporta sa premi?re bataille ? Constantine, en 1836, contre les troupes command?es par le mar?chal Clauzel. L'exp?dition fran?aise contre Constantine se pr?parait depuis longtemps, mais avec une d?sinvolture pour le moins surprenante.
Le g?n?ral Monck d'Uzer, qui tenait Annaba, d?clarait qu'avec une arm?e de quatre bataillons d'infanterie et deux ou trois mille cavaliers l'exp?dition contre Constantine ?serait une promenade militaire de trois jours.? Quant au mar?chal Clauzel, il avait invit? des personnalit?s de marque pour assister ? son ?entr?e triomphale? dans la ville. Il ?crivait ? cette p?riode: ? Je ne suis pas inquiet du r?sultat.? Bien plus, il fit imprimer ? Annaba a une note, non dat?e, qui contenait le texte suivant: ?Soldats! Nous entrons aujourd'hui ? Constantine.?
Le 21 novembre 1836, un corps de 8.700 hommes arrive devant Constantine. Ahmed Bey avait organis? ses forces de la fa?on suivante: une partie, command?e par Ben A?ssa Fergani et Mohamed Ben Bedjaoui, prit en charge la d?fense de la ville; la seconde, qu'il commandait lui-m?me, se porta au-devant de l'ennemi.
L'arm?e fran?aise entreprit deux assauts par le pont, mais ils se bris?rent devant la porte d'El Kantara. Battant en retraite, poursuivis par les Alg?riens, les soldats fran?ais abandonn?rent sur le terrain armes, bagages et blesses. Ce repli catastrophique eut lieu le 23 novembre. La ? promenade militaire ? avait effectivement dur? trois jours...
En 1837, l'?tat-major fran?ais d?cida de mener une seconde exp?dition, qui fut confi?e au g?n?ral comte de Damremont. Celui-ci disposait de 20.400 hommes, dont 16.000 combattants, d'une artillerie importante command?e par le g?n?ral Val?e et d'un corps de g?nie comprenant des officiers d’?lite.
Le 5 octobre, cette arm?e arriva ? Constantine. D?s la premi?re confrontation, Damremont fut tu? et remplac? par Val?e. Le si?ge fut terrible, mais devant la sup?riorit? en hommes et en mat?riel de l'arm?e fran?aise, les d?fenses de la ville commenc?rent ? fl?chir. La puissance de feu de l'artillerie fran?aise causa des d?g?ts consid?rables dans les fortifications de Constantine, et, le 13 octobre 1837, trois colonnes de fantassins entr?rent dans la ville par les br?ches pratiqu?es dans les remparts. Mais il fallut ? l'arm?e fran?aise prendre rue par rue, maison par maison tant la d?termination des Constantinois ?tait grande.
La ville finit par tomber entre les mains de l'ennemi, qui subit pourtant de lourdes pertes. Hadj Ahmed Bey n'abandonna pas pour autant la lutte, et, ayant r?ussi ? sortir de la ville avec quelques cavaliers, il se rallia des tribus de la r?gion et se dirigea vers les Aur?s en passant par Biskra. Il incita les populations de la r?gion ? organiser la r?sistance pour paralyser les mouvements de l'envahisseur. Mais, de plus en plus isol? et affaibli, il se rendit en juin 1848. En r?sidence surveill?e ? Alger, il y mourut en 1850.
Hadj Benella
N? en 1923 ? Ouadane, Hadj Benalla, issu d'une famille tr?s pauvre, renonce ? poursuivre ses ?tudes apr?s l'obtention de son certificat d'?tudes. Il travaille d?s l’?ge de quatorze ans et fait tous les m?tiers qui se pr?sentent ? lui, manoeuvre dans une fabrique de p?tes alimentaires, coursier, m?canicien, petit clerc d'avocat. Membre du P.P.A, recrut? par un artisan-tailleur de Tiaret, fondateur en 1937 d'une des premi?res cellules du P.P.A.
Responsable d'un quartier du P.P.A d'Oran, il est contact? par Ben Bella pour faire partie de l'O.S et accepte. Arr?t? ? la suite du d?mant?lement de l'O.S en 1950, il est condamn? ? trois ans de prison en 1951. Lib?r?, il participe ? l'insurrection du 1er novembre 1954 et se retrouve adjoint de Ben M'hidi dans la zone 5 Oran-ville.
Il est Arr?t? le 16 novembre 1956 et lib?r? en 1962. Hadj Benalla est pr?sident de la 1er Assembl?e nationale alg?rienne sous le gouvernement de Ben Bella apr?s l'ind?pendance. Arr?t? le 19 juin 1965, il conna?t la d?tention, la r?sidence surveill?e ? Biskra avant d’?tre compl?tement lib?r? en 1978.
Krim Belkacem
Krim Belkacem est N? le 14 d?cembre 1922 au douar Ait Yahia, pr?s de Dra-El-Mizan. Il adh?re au P.P.A au d?but de l'ann?e 1946 et implante des cellules clandestines dans douze douars autour de dra-El-Mizane qui compte plusieurs centaines de militants et sympathisants.
Accus? d'avoir tu? un garde forestier, il est pourchass? et prend le maquis en 1947 sous le pseudonyme de Si Rabah avec Moh Nachid, Mohand Talah, Messaoud Ben Arab.
Deux fois condamn? ? mort par les tribunaux fran?ais en 1947 et 1950, il devient responsable du P.P.A-M.T.L.D pour toute la Kabylie et ? la t?te des 22 maquisards qui composent son ?tat-major et multiplie les contacts directs avec les militants et la population.
Son plus proche collaborateur est Omar Ouamrane. Le 9 juin 1954, Krim rencontre ? Alger Ben Boulaid, puis Boudiaf et Didouche, qui parviennent ? le convaincre de la n?cessit? d'une troisi?me force.
Il passe un accord avec les cinq responsables du groupe des 22 rompt avec Messali en ao?t 1954, sans tenir au courant les militants de son initiative. Devenu le sixi?me membre de la direction int?rieure du F.L.N les six chefs historiques, Krim est le responsable de la zone de Kabylie au moment du d?clenchement de l'insurrection, le 1er novembre 1954. Il entre au C.E.E au lendemain du congr?s de la Soummam en 1956 et domine le F.L.N-A.L.N en 1958-1959 comme vice-pr?sident du G.P.R.A et ministre des Forces arm?es.
Krim qui ? quitt? l'Alg?rie apr?s la bataille d'Alger, est alors alli? ? Ben Tobbal et Boussouf contre Abane. Vice-pr?sident du Conseil et ministre des Forces arm?es du G.P.R.A 1958, ministre des Affaires ?trang?res 1960, de l'int?rieur 1961, il entame les n?gociations avec la France, ? Evian. D?s l'ind?pendance de l'Alg?rie, il d?sapprouve la politique de Ben Bella, se retrouve ?cart? de la vie politique et se consacre aux affaires.
Apr?s le coup d'Etat du 19 juin 1965, il repasse dans l'opposition. Accus? d'avoir organis? un attentat contre Boumedienne, il est condamn? ? mort par contumace. Krim Belkacem est d?couvert assassin?, en octobre 1970, dans une chambre d’h?tel ? Francfort.
R?habilit? ? titre posthume, Krim Belkacem est enterr? au Carr? des Martyrs le 24 octobre 1984
Mohamed Bemouizdad
Mohamed est n? le 3 novembre 1924 dans une modeste famille du quartier de Belcourt, haut lieu de la lutte clandestine, o? son p?re tenait une humble boutique de journaux. C’est dans ce vieux quartier ? l’atmosph?re prenante que le jeune Mohamed commen?a ? forger son sentiment nationaliste chaque jour plus fort, bien qu’il soit d?j? soup?onn? par la police.
Apr?s de brillantes ?tudes secondaires ? l'?cole Caussemille du Hamma et au coll?ge du Champ de Manœuvres, il obtint, en 1944, l'?quivalent du baccalaur?at. Il entra alors air gouvernement g?n?ral, la sacro-sainte des institutions coloniales, et continua ? s'instruire et surtout ? militer au sein d?sormais du Parti du Peuple Alg?rien ? la kasma de Belcourt.
Il s'y montra un remarquable organisateur, discret mais efficace, intervenant peu, mais justement, se d?marquant par ses positions sobres, mais d'une grande clart?, sans jamais se d?partir de son calme et d'un certain flegme: Jeune employ? an "G.G.", comme on disait ? l'?poque, il s'attela aussit?t ? transmettre ? la direction du parti, regroupant l'?lite de la jeunesse, nombre de documents secrets et d'informations pr?cieuses tout en menant sans r?pit un laborieux travail pour ?tendre l'id?e du mouvement national en dehors de la capitale.
Menant sans rel?che un harassant et da